Les 5 bases à connaître pour démarrer dans la lecture de notes
Pour bien comprendre la série d’articles à venir sur l’écriture de la musique, et ici en particulier l’écriture de la hauteur des notes, il est indispensable de connaitre les termes et notions qui vont suivre.
1-La portée :
Comme son nom l’indique, la portée “porte” les notes. Elle est constituée de cinq lignes, et de quatre interlignes. Les interlignes sont les espaces entre chaque ligne. Historiquement, on a commencé à écrire les notes avec une seule ligne, puis deux, et augmenté régulièrement le nombre jusqu’à cinq. Je ne sais pourquoi nous nous sommes arrêté à ce chiffre, mais il me semble être en tout cas issu du bon sens. Au delà, en effet, l’œil aurait de toute façon bien du mal à reconnaître une note sans la confondre avec une autre (voir plus bas).
2-Les notes :
C’est ce qu’on appelle de manière plus précise les têtes de notes. C’est-à-dire les cercles pleins ou vides (sans le trait vertical, appelé hampe) que l’on trouve “accrochés” dans les portées, comme des oiseaux posés sur des fils électriques. Ils indiquent la hauteur de la note et son nom.
On écrit ces têtes de notes obligatoirement à cheval sur une ligne ou insérée dans une interligne. Il n’y a pas d’autres possibilités.
Ce qui donne 5 notes pour les lignes :
Et 4 notes pour les interlignes :
Nous avons donc la possibilité d’écrire 9 notes par portées uniquement :
Ces notes correspondent à 9 touches blanches qui se suivent. Les touches noires sont indiquées d’une autre façon.
Mais c’est là qu’il y a un réel problème au piano avec cette façon d’écrire la musique ! Nous avons 52 touches blanches sur un clavier… Il nous reste donc 43 touches à “caser”. C’est là qu’intervient le système de plusieurs portées.
3-Le système :
Ce mot indique l’association de plusieurs portées regroupées ensemble pour être lues et jouées simultanément. On les repère en regardant à gauche les accolades ou lignes simples qui les relient. Il peut arriver dans les partitions d’ensembles de plusieurs musiciens de n’avoir qu’un seul système par page comme dans cette partition :
Pour le piano il s’agit, dans la plupart des cas de deux portées assemblées par une accolade comme celle que vous voyez en bleu ci-dessous.
Pourquoi deux portées ? Déjà parce ça nous permet de multiplier par deux le nombre de notes écrites, ce qui fait maintenant 18. C’est déjà mieux ! Mais vous vous en doutez, ce n’est pas fini. Il nous en manque encore 32.
Remarque : il peut arriver de parler de “grande portée” pour indiquer la même chose qu’un système. Je sais ce n’est pas simple…
4-Les lignes supplémentaires :
C’est ce qui va nous permettre de combler les manques des portées. Ce sont des lignes qui existent en permanence et qui encadrent les portées, mais restent invisibles pour plus de clarté. Car voici à quoi ressemblerait la portée pour 52 notes (en rouge les lignes de portées habituelles):
Il nous faut ici pas moins de 26 lignes !!!! Imaginez un peu la difficulté de lecture ! On a donc rendue invisibles les lignes noires sur l’image ci-dessus. Elle n’apparaîtront que si des notes se posent dessus, un peu comme l’homme invisible qui ne se révèle que lorsqu’il s’habille.
Remarques importantes:
- A partir de deux lignes supplémentaires, et au delà, toutes les lignes se trouvant entre la note et la portée habituelle apparaissent à la verticale (voir image ci-dessous).
- il n’y a qu’une seule ligne supplémentaire entre les deux portées rouges. C’est la ligne du do qui se trouve en face de vous sur le piano, le do 4 (voir image ci-dessous). Il n’existe donc que 3 notes différentes possibles dans cette zone du milieu.
Voici comment apparaissent les 15 notes situés sur les lignes supplémentaires :
Notez le visuel des 17 notes situées sur les interlignes dans ces mêmes zones :
Ce qui nous fait 32 notes supplémentaires qui, additionnées aux 18 dans les portées nous amènent aux 52 dont nous avions besoin. Nous avons donc maintenant comblé tous les manques.
Dernière remarque : le do du milieu avec une ligne supplémentaire peut appartenir soit à la clé de sol, s’il est collée à celle-ci, soit à la clé de fa, s’il est de même collé à celle-là comme ci-dessous.
5-La clé :
C’est ce qui indique le nom d’une note qui va servir de point de repère pour trouver toutes les autres. Il existe trois clés :
La clé de sol, qui indique où se trouve le sol avec la ligne qui passe au centre de sa “coquille d’escargot”. Elle est obligatoirement associée à la moitié aigue des notes (à votre droite sur le piano).
La clé de fa, qui indique où se trouve le fa avec la ligne qui passe entre ses deux points. Elle est obligatoirement associée à la moitié grave des notes (à votre gauche sur le piano). Gauche comme Grave.
Et la clé d’ut (do). Mais cette dernière n’est pas utilisée au piano. Vous pouvez donc l’oublier .
Petit truc pour mémoriser : la clé de sol ressemble à un S et la clé de fa à un F (avec les deux points comme les deux barres horizontales du F)
Type de partition le plus courant :
Voici donc à quoi ressemble un système ou une “grande portée” de piano :
La plupart du temps, la porté du bas est pour les notes qui doivent être jouées à la main gauche et la portée du haut pour les notes de la main droite.
Cas particuliers :
Mais il arrive aussi qu’une main s’échappe sur l’autre portée. Nous verrons plus tard comment ceci est noté.
D’autres fois, nous pouvons trouver deux clés de sol si les deux mains sont dans les notes aiguës (partie droite du clavier). Il faut s’imaginer alors avoir deux mains droites pour bien les positionner.
Et nous pouvons trouver l’inverse, c’est à dire deux clés de fa si les deux mains doivent jouer dans les notes graves (la partie gauche du clavier). Nous avons alors deux mains gauches .
Important à retenir : Il n’est parfois pas facile de s’y retrouver dans tout ça, mais une chose ne peut absolument pas changer en revanche, c’est que la clé de sol est pour les notes aiguë et la clé de fa pour les graves. Alors qu’il n’est pas obligé que la clé de sol soit pour la main droite et la clé de fa pour la main gauche !
Et voilà ! J’espère avoir été claire et vous avoir rendu les choses simples pour comprendre les bases qui vont vous permettre d’aborder la lecture de note.
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Bonjour, excellent article…. sauf que 32 et 18 font 50 et non 52…où sont passées les 2 dernières svp?
J’approuve tout ça, mais il y a seulement quand vient le temps des lignes supplémentaires que je suis mélangé!
Un article sur les lignes supplémentaires est prévu dans les prochaines semaines ! A bientôt !
C’est dommage qu’au conservatoire ou autre on apprenne pas ça aussi clairement des le départ comme tu le présentes ici, car je pense qu’en comprenant la « genèse » des clés et des portées, on saisit mieux leur caractère indispensable, et peut être qu’on aurait moins tendance à pester contre cette maudite clé de fa, ou ces lignes supplémentaires…! Merci cet article!
Merci pour ce gentil commentaire Marion ! Et oui, tout devient plus clair quand on prend le temps d’expliquer…