En dehors du fait qu’elle est d’une grande douceur et très mélodieuse, cette petite pièce de Tchaïkovski est très intéressante pour un apprenti pianiste.
Entre autre pour travailler une main gauche égale dans les doubles notes et une main droite qui timbre. Dans cette vidéo, je vous explique comment vous entraîner à tout cela.

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Transcription texte de la vidéo:

[00:00:07.130] Bonjour et bienvenue sur ma chaîne. Aujourd’hui, on va parler d’une petite pièce que j’aime particulièrement. C’est une pièce de Tchaikovski qui s’appelle La Poupée malade.

[00:00:20.150] Elle présente quelques petites difficultés, même si dans l’ensemble, bien sûr, elle est quand même beaucoup plus simple que toutes les œuvres que je vous ai présentées jusqu’à présent sur ma chaîne. Elle peut s’aborder en gros en fin de 2ème niveau et 3ème niveau, sachant que, attention, les niveaux ne correspondent pas au nombre d’années.

[00:00:38.420] Maintenant, ce qui est important dans cette petite œuvre, c’est d’avoir une bonne conscience harmonique de tout ce qui se passe, donc au niveau des accords. Bien sûr, en niveau 2 ou 3, pour le moment, on n’est pas très à l’aise dans l’analyse harmonique. C’est normal. On a bien d’autres choses à faire comme la lecture, l’apprentissage technique du délié, du legato, etc… Mais on peut quand même faire des choses, même si on n’a pas conscience de ce que c’est précisément comme accords.

[00:01:12.620] Ici, c’est une succession d’arpèges pourrait-on dire. Ce n’est pas vraiment ça mais en tout cas d’accords brisés. Ce sont des accords qui sont présentés par trois phases pour un seul accord. Maintenant, bien évidemment le pianiste doit décortiquer tout ça et tout remettre à l’aplomb. Donc l’idéal au départ, c’est de peut-être commencer par faire uniquement les accords à la main gauche.

[00:02:09.120] Là, tout de suite on va au cœur de la difficulté: comment faire les accords bien égaux. C’est à dire que toutes les notes tombent exactement en même temps. On a cette difficulté si on plaque, si on décale, si on brise les accords. Voilà ce qui n’est pas évident ici et surtout en niveau 2 et 3.

[00:03:07.340] Comment je fais pour que ça soit égal? J’apprends d’abord les accords plaqués. Et j’essaye déjà que ça soit égal en plaqué, très important.

[00:03:15.710] Ensuite, je peux faire l’exercice suivant. Et je fais en sorte que les 2 notes soient exactement en même temps. Bien sûr, je garde toujours un poignet souple parce que ça dépend beaucoup de ça. Une fois que je sais faire ça, je peux rajouter à la main droite les accords. Si vous voulez voir un exemple, à la fin de cette vidéo, je le joue complètement en accord.

[00:04:02.620] Après avoir fait ça, on peut faire le même exercice que précédemment, mais avec la main droite. Je peux bien sûr en faire moins. Ça donne un autre morceau.

[00:04:32.720] Attention de ne pas oublier la deuxième ligne où c’est l’inverse. C’est la main droite. Après cela, on le fait comme c’est écrit. Comment je fais pour que ça ne soit pas légèrement décalé? Je m’aide de mon corps.

[00:05:14.020] Ce que je voulais vraiment expliquer ici, c’est comment faire pour que le corps ne gêne pas les doigts ? Si votre corps est derrière et ne bouge pas, reste au centre, que votre bras ne se met pas en face, que votre poignet reste complètement raide dans une position d’accords comme ceci, forcément, ça ne va pas aller. Donc cherchez à vous mettre peut-être un peu vers la droite, à vous décaler légèrement par exemple, peut-être vous êtes trop à gauche. Demandez à votre corps, il est intelligent. Quand vous connaissez vos notes, vous pouvez vraiment vous poser la question: comment je me sens à l’intérieur ? Est-ce que je ne pourrais pas trouver des solutions moi-même ? Faites-vous confiance aussi ! Parfois, on vous donne tellement de conseils que vous ne cherchez pas par vous même. Cherchez ! Je dois absolument faire que ça soit égal. Comment je peux le faire ? Est ce qu’en mettant mon coude comme ça, c’est mieux ? Est-ce que si je tourne ma main, c’est mieux ? Il faut absolument que vous gagniez en autonomie là dessus, en cherchant.

[00:06:26.890] Petit conseil: vous n’êtes peut-être pas assez avancé dans le clavier, erreurs la plus courante qu’on peut rencontrer. Pas assez avancé dans les touches noires. N’hésitez pas à jouer vos touches blanches à l’entrée des touches noires. Peut-être que vous n’êtes pas suffisamment orienté vers le pouce également. Entraînez vos doigts à être réguliers.

[00:06:58.160] La deuxième chose que je voulais vous montrer aussi et qui est importante à faire dans cette œuvre, c’est l’anticipation. L’anticipation dépend du travail que je vous ai montré précédemment. Si vous ne connaissez pas vos accords par mesure à la main gauche, forcément vous ne connaissez pas la position que doit avoir votre main dès que vous posez la basse. Les deux autres notes ici, vous allez le voir sur la deuxième caméra, sont déjà positionnées. Je ne suis pas sur sol en me fichant de ce qui vient après. Je me positionne. À la troisième mesure, j’ai une autre position de main et j’ai anticipé. C’est la deuxième clé très importante de cette petite œuvre. L’anticipation de toutes les positions en début de mesure. Si je suis prête à jouer alors je vais déjà être beaucoup plus égale puisque je suis déjà posée sur la touche. Je n’ai plus qu’à faire l’enfoncement. Je n’arrive pas en retard, notamment sur un des deux doigts. C’est très important pour l’égalité. La main droite c’est pareil, elle peut anticiper, même si c’est plus une question d’égalité.

[00:08:35.440] Ce que je voulais aussi expliquer, c’est comment on peut perler cette main droite. Alors ce que je dis souvent sur ma chaîne, c’est de s’occuper absolument de la sensation de la dernière phalange. La dernière phalange, c’est vraiment celle qui bouge. Et celle là, chez vous, est ce qu’elle est vraiment réveillée ? Est-ce qu’elle bouge vraiment ? Est-ce qu’elle est mobile ? Est-ce que vous en avez le contrôle ? Si oui, c’est une super nouvelle. Maintenant, est-ce que vous vous en servez ? C’est à dire que là, je vais aller toucher la touche beaucoup plus sur le gras, beaucoup plus sur l’arrière.

Je ne fais pas comme dans du Mozart, par exemple. Quand je fais ça, j’ai mon doigt qui est plutôt à l’aplomb de la touche. Là, je cherche au contraire à le mettre plutôt sur une partie qu’on appelle le gras, pour le toucher du pianiste en tout cas, c’est à dire un endroit où vous sentez bien la chair. Si vous voulez sentir, vous pouvez vous mettre sur le bord de la touche et tourner comme ceci. Et là, vous sentez vraiment la chair sous votre doigt. C’est vraiment sur cette partie très charnue que vous devez toucher la touche.

Et après, c’est un geste comme si vous caressiez mais d’une manière très profonde. Et c’est presque un peu vers l’arrière. Je suis à plat et si je continue mon geste, je vais carrément tomber. Et mon doigt a tellement d’appuis sur la touche que s’il n’y a plus de touche, il tombe véritablement. Il est extrêmement tendu. C’est vrai qu’on parle souvent de se détendre au piano, mais pas partout. La détente au piano n’est pas ce qu’on croit. Ce n’est pas 100% de détente sur tous les muscles. C’est juste pas possible. C’est la juste tension à chaque endroit pour faire le geste. Et là, au niveau de votre doigt, il n’y a pas du tout de détente possible, au niveau de la dernière phalange. On doit être extrêmement tendu, extrêmement accrocheur au niveau de la touche. Vous devez accrocher la surface, sentir son côté lisse, rugueux, en fonction de ce que vous avez comme clavier.

La touche noire on peut la toucher bien sûr en avance. Et là, je vais vers l’arrière et je me sers de ma partie très pulpeuse de doigts pour accrocher.Là, je diminue bien sûr. Et attention, au début de mesure, je soulève parce qu’il y a un soupir.

[00:12:12.580] Main gauche, je tends mon pouce. Voilà, je ne suis certainement pas détendu comme ça. Je touche le clavier comme quelque chose de très précieux. Pour timbrer ici, j’ai beaucoup d’appui. Je ne sais pas combien de pression, mais au moins 500 grammes. Je ne suis pas du tout molle sinon je ne peux pas timbrer. Je voulais vraiment insister là dessus. Timbrer vraiment les mélodies pour le pianiste, c’est la base. C’est pour ça que cette petite pièce est intéressante. Elle est extrêmement riche en apprentissage pédagogique.

[00:13:29.290] Si vous voulez apprendre à jouer ce morceau, j’ai tourné une formation que vous pouvez trouver ci-dessous. Et vous pouvez apprendre avec moi pas à pas, étape par étape, vraiment chaque petite partie et savoir au bout de 4 ou 5 semaines ce morceau par cœur.
https://lesclesdupiano.podia.com/la-poupee-malade-de-tchaikovski

[00:13:56.420] Si cette vidéo vous a plu, n’hésitez pas à me laisser un petit pouce et à vous abonner à la chaîne. A très vite.