Le trac est-il une fatalité ?

Je réponds ici à la question d’un lecteur sur le trac, des mains qui tremblent et est-ce une fatalité. Quelques astuces pour qu’il ne vous empêche plus de jouer.

 

Transcription texte de la vidéo :

Le trac est-il une fatalité ?

 

 

Bonjour et bienvenue sur le blog www.apprendre-a-jouer-du-piano.com.

Je voulais aujourd’hui répondre à une question de Cheiffer, qui me disait ceci :

« Je voudrais savoir s’il est vrai que l’on doit vivre ou faire avec le trac ? Et si on peut le faire tout bonnement disparaitre ?

Croyant avoir tout essayé, je conclurais plutôt d’une façon fataliste, mais j’aimerais savoir s’il y a un espoir de voir un jour mes doigts s’arrêter de trembler en public. »

 

 

Le trac, il ne faut pas le considérer comme un ennemi.

Le trac nous permet d’être beaucoup plus concentré, d’être beaucoup plus attentif à ce qu’on fait, et très présent. Donc déjà il faut se retirer de l’idée que c’est un ennemi.

Maintenant il ne faut pas que ce soit un trac qui vous empêche justement de jouer.

 

Le trac se manifeste de plusieurs façons selon les personnes :

  • Les mains moites
  • Les doigts qui tremblent
  • Se sentir complètement épuisé
  • Se sentir énerver et ont tendance à jouer beaucoup trop vite
  • Le cœur qui bat

Toutes ces manifestations qui sont variantes en fonction des personnes et en fonction de l’historique de chacun.

 

Premièrement : on peut avoir eu de très mauvaises expériences dans son enfance.

Si on a été projeté sur une scène et qu’on n’était pas prêt, d’un seul coup on a eu un trac énorme et ça s’est mal passé.

Déjà, ces mauvaises expériences-là, je vous conseille éventuellement d’aller voir des personnes qui pratiquent des thérapies rapides pour un peu nettoyer la problématique sur le plan psychologique.

Ce n’est pas au prof de piano de régler ça en général.

Mais des fois, en 2 ou 3 séances ça se règle.

Ce genre de difficulté est inscrite dans toutes nos cellules. Parfois ça ne passe pas rien qu’en changeant un certain état d’esprit.

 

Deuxièmement : si on ne connait pas suffisamment son morceau.

Si on ne connait pas assez son morceau et qu’on n’est pas suffisamment à l’aise, bien sûr qu’on va avoir le trac.

On sait très bien au fond de nous qu’on ne sait pas assez bien le morceau, et que même chez soi on le voit de temps en temps. Donc forcément, devant quelqu’un c’est encore pire.

Donc plus vous allez maitriser votre morceau, mieux ce sera.

Plus vous allez maitriser votre clavier et être au fond en ayant trouvé un confort dans le clavier et mieux ce sera aussi.

C’est un travail de fond à faire :

  • La maitrise du morceau
  • La maitrise du clavier et du corps en rapport avec ce clavier

Il faut vraiment que vous trouviez un confort le reste du temps en dehors des prestations en public.

 

Troisièmement : il ne faut pas que ce soit une exception.

Si vous jouez une fois par an devant du monde, c’est obligé d’être complètement terrorisé. C’est trop rare.

Si vous voulez passer par-dessus ça, il va falloir multiplier les occasions de jouer en public.

  • « Tient, il y a quelqu’un qui vient à la maison dimanche, je vais essayer de lui jouer mon morceau. »
  • « Tient, il y a un piano dans le centre commercial de ma ville, maintenant je connais bien mon morceau, je vais aller le tenter dans le centre commercial. Ou dans les gares. »
  • « Tient, je vais aller tenter de jouer dans un magasin de piano pour voir si je me décompose d’aider quelqu’un qui passe. »

Il y a de multiples façons de jouer devant des pianos différents, parce que c’est un élément problématique aussi, c’est qu’à chaque fois on change de piano quand on joue devant quelqu’un, en tout cas la plupart du temps.

  • Changer plusieurs fois de pianos
  • Avoir l’habitude d’être dans des cadres différents
  • Avoir l’habitude d’être avec des personnes différentes

Je vous encourage à vraiment, quand vous avez du monde qui vient à la maison vous jouez des bouts de morceaux. Vous n’êtes pas obligé de jouer tous vos morceaux s’ils sont longs mais vous jouez, vous vous entrainez à jouer devant des personnes.

 

Quatrièmement : enregistrez-vous.

Ça vous met une petite pression quand même. Il n’y a que vous qui allez lire l’enregistrement mais quand même.

Le fait de vous enregistrer vous met une petite pression, il y a quelque chose qui écoute même si ce n’est pas une personne, c’est un objet qui prend en compte ce que vous êtes en train de faire.

Maintenant avec les téléphones c’est facile. Vous prenez le dictaphone et vous vous enregistrez. Et là, vous allez peut-être constater qu’en vous enregistrant vous n’êtes déjà pas à l’aise. Alors évidemment avec quelqu’un en plus c’est compliqué.

 

 

Ce n’est pas une fatalité les mains qui tremblent.

Maintenant je peux vraiment vous l’affirmer, puisque j’ai une élève qui, systématiquement, quand elle jouait, avait les doigts qui tremblaient terriblement. Ça se voyait même de loin.

C’était terrible et ça la mettait dans un malaise profond.

  • Elle a suivi quelques séances de thérapies, d’hypnose, je vous conseille aussi la kinésiologie.

J’ai constaté des bienfaits sur ces éléments physiques.

  • Elle a ensuite eu des projets pianistiques et s’est mis à jouer de plus en plus souvent devant des gens.
  • Elle a été notamment dans des maisons de retraite.

Elle joue une fois tous les mois. Elle a vraiment complètement résolu ses problèmes de tremblements.

 

Des fois ça peut revenir légèrement mais c’est complètement devenu épisodique.

Donc ce n’est pas une fatalité d’avoir un trac qui vous terrasse.

 

Je vous invite à poser la question à des maisons de retraite parce que souvent les personnes âgées sont très seules, manquent d’activités, sont délaissées bien souvent. Si ça vous dit, vous appelez les maisons de retraite dans votre région et vous leur demander s’il y a un piano, car c’est beaucoup plus courant qu’on ne le croit.

Et s’il y en a un, vous allez vous entrainer chez eux, à jouer. Ça vous entraine à jouer devant du monde.

 

Déjà, essayez ces petites choses-là.

 

Je voudrais maintenant vous poser la question à vous qui regardez cette vidéo.

  • Est-ce que vous n’auriez pas d’autres idées sur comment jouer devant du monde ?
  • Quelles sont vos astuces à vous pour jouer devant du monde ?
  • Du monde ça commence avec une personne.
  • Comment vous trouvez des astuces pour vous habituer à jouer devant du monde ?

Ecrivez-moi ça dans les commentaires en dessous de la vidéo sur le blog.

 

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Au revoir, à bientôt !

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1 commentaire

  1. Bonjour ,
    Je viens de revoir votre vidéo …. le trac …. il en reste toujours qq chose .
    Vos explications sont parfaites . j’ajouterais « faire des concours » . J’ai fais plusieurs fois le « concours des grands amateurs de piano » , et mon dieu que c’est difficile . Pour passer le 1er étage il faut déjà jouer propre et net ! donc maîtriser totalement le trac , et comme j’ai toujours un peu « bafouillé » je n’ai jamais ( jusqu’à présent ) accédé au 2ème étage …. par contre on ressort enrichi , et un concert « ordinaire  » devient plus facile .
    Autre astuce : présenter son concert au fur et à mesure . Parler de l’oeuvre, de l’auteur, du contexte, une anecdote …. favorise la mise en relation avec le public , qui se détend , et vous détend .
    Autre astuce : ne pas faire un programme court . minimum 1/4 h, pour avoir à la conscience , d’avance , qu’il y a une obligation de résultat , que l’on ne peut pas « expédier » . je fais des concerts d’1h1/2 ( au total ) et plus le temps passe plus je me détend . Bien sûr la réactivité du public , l’échange permanent, aide à ce résultat. Aussi la programmation doit être adaptée . On me dit souvent que mes concerts sont crescendo … c’est que je débute avec un pièce « facile » ( l’année Satie : 1ère gymnopédie ) et que les vrais difficultés ne démarrent qu’1/4 h après . Et puis je termine toujours avec une pièce connue et entraînante ( danse du feu de Manuel de Falla par exemple ) et ça … c’est pour le plaisir du public …. qui le rend très bien .
    Quoi d’autre ? Si on bafouille …. ne jamais s’arrêter, ne jamais en parler . Je posais la question un jour à une amie pianiste japonaise de très haut niveau , sur la bavure de concert, elle me répond , avec son accent japonais  » ça n’a pas existé ! » .
    Lors d’une bavure, respirer, redresser la tête, ralentir le mouvement d’une façon très inspirée , comme s’il ne s’était rien passé … et le public a le doute !
    Voilà , je m’en arrête là. Le sujet est toujours d’actualité , mes amis professionnels ont tous le trac et je les ai toujours surpris dans un moment de peur …. et c’est terrible .
    Il y a aussi les rodages devant 1 ou qq personnes , ou la famille , et là c’est le plus difficile , plus difficile que jouer devant 800 personnes avec les spots dans les yeux ! Donc il faut en faire !!! ( des rodages )
    C’est bon je m’arrête !
    Bonne soirée

    Répondre

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