Comment sortir d’une habitude de doigté
Changer de doigté n’est pas chose facile !
Il faut se battre contre des habitudes de jeu qui sont très tenaces. Dans cette vidéo, j’explique comment faire pour changer un doigté qu’on applique depuis longtemps, mais qui ne nous apparait plus approprié.
Je réponds à la question de Pascal :
Comment régulariser son doigté alors qu’on joue déjà pendant longtemps ? Bien à toi Pascal.
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Transcription de la vidéo:
Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo dans laquelle je vais répondre à une question au sujet des doigtés. Auparavant, n’oubliez pas vos cadeaux en dessous si vous souhaitez apprendre des morceaux et être plus efficace avec mon guide des 10 principes fondamentaux pour apprendre un morceau, ainsi que ma petite méthode de lecture qui est un condensé de ma formation CLÉÉ. Cette question m’a été posée par Pascal à la suite d’un mail que j’ai envoyé au sujet des doigtés, et il me pose cette question : Comment régulariser son doigté alors qu’on joue déjà pendant longtemps ? Effectivement, c’est un gros problème quand ça fait longtemps qu’on travaille un doigté, on a des habitudes.
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Alors, tout d’abord, je voudrais revenir sur : Pourquoi changer un doigté ? D’abord, parce qu’en cours de morceau, on peut se rendre compte que finalement le choix qui a été fait par l’éditeur ou par le professeur de piano ou par un autre élève avant soi qui avait la partition, peu importe, le doigté qui est écrit finalement ne nous convient pas. Ou même nous-mêmes, on a choisi un doigté, et finalement on se rend compte que ça ne convient pas. Pourquoi ça ne convient pas ? C’est parce que peut-être on n’arrive pas à donner le son qu’on souhaite ou on n’arrive pas à apprendre correctement, c’est-à-dire que ça ne nous aide pas au niveau de la mémoire. Voilà, on se rend compte que ce doigté n’est pas bon. Alors on va, à ce moment-là, essayer de le changer.
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Alors, bien sûr, le but est toujours d’aller vers du plus facile. Toujours. Mais là où il faut bien être conscient de l’enjeu, c’est que parfois, tout simplement, on a des mouvements qu’on ne connaît pas en doigté, on a des types de doigtés qu’on ne connaît pas. Et donc, parfois on peut trouver des doigtés qui, à long terme, vont nous aider, mais à court terme on a l’impression qu’ils sont plus difficiles. Donc, ça c’est une petite parenthèse, attention.
Le but est d’arriver vers quelque chose de plus facile, mais on peut avoir besoin de passer par un moment où ça va être un petit peu plus difficile. Donc, c’est là où c’est délicat et où c’est bien d’être guidé, de savoir si à long terme ça va être bénéfique ou en fait, ça ne sera pas utile et vaut mieux ne pas le faire.
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Alors, un petit rappel pour ceux qui ne savent pas vraiment de quoi je parle, les doigtés c’est quoi ? Les doigtés, ce sont les chiffres qui sont au-dessus ou en dessous des têtes de notes sur les partitions et qui indiquent quel doigt on doit mettre. Ça, je pense que la plupart d’entre vous, vous savez. Mais peut-être que ce que vous ne savez pas, c’est qu’ils sont indiqués en général à un endroit bien précis qui indique le changement de position de la main. Ce n’est pas anodin, il y a des notes où il y a des doigtés écrits et des notes où il n’y a pas de doigté écrit. Là où il n’y a pas de doigté écrit, c’est que vous ne changez pas de position la plupart du temps, ou alors ils sont tellement logiques que du coup, par exemple, si ce sont des octaves à la suite, bien-sûr, il n’y a pas de doigté écrit parce qu’il n’y a qu’une chose possible, c’est 1 et 5.
Mais en revanche, là où il y a écrit un doigté, c’est que là il va y avoir un changement de position de la main. D’accord ? Donc, plus que quel doigt il faut mettre, un doigté indique aussi un mouvement de bras, de main. Et ça, c’est quelque chose qu’on oublie souvent. On se dit : « Quel doigt qu’on doit mettre ? », etc. mais on ne change pas le mouvement qui est derrière. Ça, c’est vraiment quelque chose à laquelle vous devez réfléchir. Là, il me demande de mettre un 3, qu’est-ce que ça implique derrière, que je change au niveau de mon positionnement global de la main, du bras et du corps entier ?
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Et ce mouvement va être là, pourquoi aussi ? Ce mouvement est là pour avoir le son précis que nous cherchons. Donc, au début quand on démarre, on n’a pas forcément une vision du son, enfin ce n’est pas une vision, mais une audition interne de ce qu’on cherche comme son. Donc, c’est là où c’est intéressant d’être guidé, bien-sûr, ou en tout cas de chercher dans sa tête, même si c’est de manière imparfaite et au début très imprécise, c’est quoi comme son que je cherche. Et à ce moment-là, adapter le mouvement au piano de nos mains à ce son-là.
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Si je veux un piquet, je ne vais pas mettre le même doigté que si je veux un lié, un legato, ça c’est un exemple très flagrant, mais il y a aussi beaucoup d’autres d’exemples qui peuvent apporter la même chose. Mais il y a aussi beaucoup d’autres exemples beaucoup plus fins sur à quel endroit on s’appuie, etc. Donc, tout ça implique un mouvement, et ce mouvement va être indiqué par le doigté écrit sur la partition.
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Donc, attention, au début on a tendance, et c’est normal quand on démarre le piano, on a tendance à marquer les doigtés un petit peu sur toutes les notes. Et ça, ce n’est pas forcément très bon parce qu’au bout d’un moment, alors déjà en premier, quand on démarre, au lieu de lire les notes, on va lire les doigtés. Donc, ça ce n’est pas bon du tout. Donc, là il faut travailler ces lectures de notes par ailleurs, et ce n’est pas le sujet. Et deuxièmement, ce n’est pas clair, ça veut dire qu’il va y avoir tellement d’informations sur la partition qu’on va être noyé et on ne va pas comprendre le mouvement qui est recherché.
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Donc, il faut impérativement alléger sa partition et ne pas la remplir de doigté. Donc, uniquement les doigtés aux endroits où ce n’est pas forcément logique, les endroits où il y a un changement de position, éventuellement les débuts de lignes ou les débuts de pages quand on a besoin de reprendre à cet endroit-là, ça peut être bien d’avoir quand même le doigté qui est écrit. Voilà, tous ces cas particuliers, c’est bien d’écrire le doigté. Mais sinon, non.
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Voilà, ça c’est un petit peu un tour des rappels qui sont importants de donner quand il s’agit de doigté. Maintenant, revenons à la question qui a été posée au départ : Comment changer un doigté ? Effectivement, quand on commence à savoir un peu son morceau, il y a des moments où l’on se rend compte qu’en cours de route, le doigté est à changer. Et là, gros problème, il y a des habitudes, et comment changer ces habitudes ? Déjà, première chose, êtes-vous sûr qu’il faut bien changer le doigté ? Est-ce que, pour vous, c’est justifié ? Parce que, parfois on n’arrive pas à changer de doigté parce qu’on n’est pas convaincu du pourquoi on doit le changer. Donc ça, première chose avant toute chose, posez-vous la question : Pourquoi je le change ? Si c’est quelqu’un qui m’a indiqué pourquoi il fallait la changer, ça peut être intéressant de lui demander pour quelle raison on va changer ce doigté. Ensuite, si c’est vous qui l’avez changé, bien sûr que vous le savez, mais petite chose importante au départ.
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Deuxièmement, souvent on change de doigté parce qu’on a une mauvaise qualité sonore, donc ça revient à ce que j’ai dit tout à l’heure, ou alors on a une difficulté récurrente, c’est-à-dire un passage qui n’arrive toujours pas à passer après plusieurs jours, voire plusieurs semaines de travail, ça ne passe toujours pas, ou même on peut avoir des problèmes de mémoire qui sont dus au doigté.
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Maintenant, on va arriver à comment faire, qui est quand même ce qui nous motive depuis le début. Ce qui est important, c’est que quand on change de doigté, on change le mouvement qui précède ce doigté. Donc, il va falloir déterminer en premier les notes qui précèdent ce changement. C’est-à-dire, si par exemple, donc là je vais prendre maintenant un exemple. Je suis sur ce passage-là par exemple, j’ai besoin de choisir entre si je mets un pouce ici, ou un deuxième doigt ici. J’ai une montée qui précède, qui va être commune c’est-à-dire, entre les deux doigtés je mets, de toute façon, toujours ça juste avant : 2 3 4 5.
Et là, je mets soit le 2, soit le pouce, par exemple. C’est un cas concret que j’ai eu il y a justement une dizaine de minutes. Donc, soit je fais ça, soit je fais ça, pouce. Donc vous voyez ? Vous avez ça qui est commun. Donc, jusque-là, rien ne change. Par contre, à partir d’ici vous avez un mouvement qui est comme ceci ou comme ceci.
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Donc, il va falloir que vous repartiez de ce qui est commun juste avant et que vous alliez à la note qui diffère. C’est la même note mais ce n’est pas le même doigt, donc la note sur laquelle vous mettez un doigt différent.
Et là, vous allez vous arrêter. Donc, vous allez répéter ce qui est commun avec la note qui diffère, ce qui est commun avec le doigt qui diffère. D’accord ? Ça fait ça. Et vous vous arrêtez.
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D’ailleurs, petite parenthèse. Quand vous choisissez, vous pouvez tout à fait faire l’un ou l’autre. Imaginez ça un petit peu comme un embrayage, imaginez ça un petit peu comme des rails de train où vous avez un rail qui part par là et un rail qui part par là. Donc, vous allez faire le chemin de gauche ou le chemin de droite. D’accord ? Donc, le chemin avec l’ancien doigté, le chemin avec le nouveau doigté et vous comparez.
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Donc, là je referme la parenthèse, c’était au moment du choix. Maintenant que vous avez choisi, là vous allez vous arrêter sur le nouveau chemin créé, et là c’est pile à cet endroit-là. Et puis, vous allez petit à petit creuser ce nouveau tunnel. Imaginez un petit peu, c’est vraiment, c’est comme si vous étiez dans la terre, vous étiez une taupe. Et puis, vous creusez et vous avez toujours le même tunnel. Eh bien, d’un seul coup, il va falloir créer un nouveau tunnel à un endroit bien précis. Et donc, là vous allez d’abord creuser les premiers centimètres. Donc, c’est ce qu’on vient de faire.
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Et ensuite, vous allez de nouveau passer là et un peu plus loin. Vous allez de nouveau passer par là et un peu plus loin, etc. Donc, ce que je vous conseille, c’est de le faire sur une note, puis deux notes, puis trois notes, quatre notes, etc. jusqu’à ce que vous sentiez que ça y est, c’est reparti. Peut-être même qu’après ce changement de doigté, vous avez un passage qui redevient commun avec le doigté passé, à ce moment-là vous allez jusqu’à ce doigté commun justement.
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Vous voyez ? Progressivement, j’ai avancé dans la nouvelle possibilité. Il faut vraiment que vous imaginiez, quand vous changez de doigté, pour votre corps, vous changez de note. Parce que c’est exactement pareil pour lui de changer de doigt ou de changer de note. Donc, quelque part vous devez avoir les mêmes principes de travail, de répétition que si vous aviez à corriger une note. C’est exactement la même chose.
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Maintenant, dernière petite précision. Faites-le mains ensemble, en tout cas, en dernier. Peut-être au début, mains séparées, mais il faut impérativement que vous finissiez ce travail-là et le même travail, les mains ensemble, parce qu’on n’apprend pas qu’un doigté.
Le fait d’associer les deux mains, si vous voulez, va créer une sensation globale de doigt en même temps que doigt. Ça veut dire que, je dis n’importe quoi, le troisième en même temps que le quatrième. Ça crée une sensation bien spécifique d’association entre deux doigts. Quand vous changez une des mains, ce n’est plus la même association.
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Donc, il faut impérativement que vous repreniez ce travail-là, mains ensemble, en créant une nouvelle association. Ce n’est plus le 3 en même temps que le 2, je ne sais plus ce que j’ai dit tout à l’heure, mais c’est le 3 en même temps que le 4, ou le 3 en même temps que le pouce, le trois en même temps qu’un changement de pouce. Donc, il y a une coordination entre les deux à recréer. Donc, n’oubliez pas, mains séparées, pourquoi pas ? Mais en tout cas, la plupart du temps, il faut absolument les mettre ensemble pour bien corriger ce doigté.
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(A propose de choix du doigté)
MERCI, Cette vidéo a été TRèS IMPORTANTE POUR MOI.
A certains endroits, j’ai même dû déplacer tout mon corps de côté !!! Aussi, j’ai dû travailler longtemps, jusqu’à ce que j’arrive à cet endroit, souple et décontractée, car je suis lente à l’intégration physique et par coeur.
Parfois, le travail de répétions m’est douloureux jusqu’à mal à l’estomac, ou vertige,…(alors j’arrête). Quelque temps plus tard, (après des hauts et des bas), alors que je pense connaître assez bien le morceau, je réalise que je n’écoute pas assez la main gauche et redécouvre l’importance de sa mélodie. Tout à coup, j’ai découvert (hier) que les mêmes « intonations et mouvements de vagues, se retrouvaient en accompagnement, tout à la fin, ce qui me semblait donner alors, le sentiment d’une boucle qui se referme en douceur. (2ème mvmd Pathétique Beethoven); ça été un réel plaisir et un »booster » pour continuer le travail. (mais peut-être queue je me trompe et que c’est subjectif).
J’essaye actuellement d’écouter et d’entendre toutes les notes frappées en même temps. On m’avait dit d’imaginer que j’étais le chef d’un orchestre qui diriger divers instruments, un pour chaque note ( : flûte, violoncelle, basse, etc… Je n’avais jamais, j’essayé…. ce n’est pas évident….non,non…. mais je m’amuse et me prends pour une grande musicienne ! ha!ha!
Merci Marie-Cécile, c’est à vous que je dois tout cet apprentissage abandonné depuis..50 ans, on n’enseigneignait pas toutes vos subtilités, vos détails, vos sentiments parallèlement à la technique. J’ai arrêté à 19 ans. (Commencé à 5 ans). J’aimais jouer, mais je n’étais pas douée. Je commençais, alors, à jouer des choses intéressantes…. lorsque je reprends des préludes de Bach, par exemple, je ris de voir que je « croche » aux mêmes endroits! à cause des doigtés. !.. eh oui, c’est TRèS DIFFICILE de changer….
Mon nouveau piano donne un sens à ma vie de retraitée
Avec ma gratitude et tous mes meilleurs messages
Jacqueline (petite vaudoise de Suisse).