Comment jouer la Sonate au Clair de Lune de Beethoven
Après vous avoir joué le morceau dans cette vidéo Youtube, voici quelques explications et astuces pour vous aussi pouvoir le jouer en entier. Ce tube du piano est tellement connu de part le monde qu’il est régulièrement commencé par les apprentis pianistes, mais souvent sans aller au bout ! Quelle frustration !
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Transcription texte de la vidéo:
[00:00:00.120] Bonjour et bienvenue dans cette vidéo consacrée à la sonate opus 27 numéro 2 de Beethoven, la sonate souvent appelée au clair de lune. [00:00:12.990] Essentiellement, on a un problème de mémoire en globalité parce que tout se ressemble un peu sur le plan rythmique, sur le plan harmonique, surtout si on n’a pas fait beaucoup d’analyse harmonique et si on n’a pas beaucoup travaillé les accords. On peut passer à côté de plein de subtilités harmoniques qui font croire que tout est un peu pareil. On peut avoir des problèmes de mémoire dûs à des boucles qu’on peut faire parce qu’il y a des choses qui sont équivalentes, qui se retrouvent plusieurs fois, mais qui n’ont pas des suites équivalentes. Donc, il faut apprendre les différents embranchements. Ceux qui prennent mes formations en ligne savent à quel point je fais en sorte de faire travailler les embranchements différents à partir d’un point commun. Parce que sinon, on se retrouve à jouer en public devant des gens en faisant des boucles comme ça et en n’arrivant pas à s’en sortir. [00:01:09.300] D’autres problématiques peuvent se cacher également dans cette oeuvre. Il faut avoir quand même une main qui est assez ouverte, qui a l’habitude de l’octave et même parfois d’un peu plus de l’octave. Et également d’avoir plusieurs voix, à différents endroits dans la main. Donc avoir l’habitude d’une écriture polyphonique. Dans toute cette oeuvre, vous avez là haut, en quatrième et cinquième doigt, la mélodie. Et vous avez en bas des triolets en accompagnement à la main droite. La main gauche et finalement assez simple. C’est surtout des octaves. Ce qu’il faut, c’est bien arriver à les lier en mettant de bons doigtés de legato. Mais, je vais essentiellement parler de la main droite ici par rapport avec ces différentes voix. [00:02:08.370] Voilà une mélodie qu’il faut vraiment faire ressortir, mettre en dehors. Mais il y a aussi des triolets en bas et on pourrait croire qu’effectivement, il s’agit d’un accompagnement. Effectivement, il s’agit d’un accompagnement en triolet. Mais ce qui est caché derrière, c’est qu’en fait, nous avons plusieurs voix. Nous avons un ténor, nous avons un alto et nous avons un soprano qui est en dessous de la mélodie. Ce sont trois voix qui sont accompagnantes avec des contre-chant qui sont tout le temps donnés à l’intérieur. On va être attentif à ces contre chants, notamment quand ils bougent un peu et quand ils font des allers retours chromatiques ou diatoniques à la suite, etc. Très, très important de les chanter. Voilà la première astuce : chantez vous bien les voix intermédiaires. [00:03:07.570] Ensuite, je reviens à cette histoire de mettre en dehors. Donc, cela suppose vraiment mettre le poids sur le petit doigt ou le quatrième doigts tout en gardant la main ouverte puisque vous devez faire l’accompagnement. Alors ça, c’est quelque chose, bien sûr, qui n’est pas évident. Ça suppose plusieurs compétences qu’on aura développées auparavant ou qu’on développera pendant ce morceau là. En tout cas, c’est déjà une ouverture permanente de la main. Ensuite, arriver à mettre le poids sur le haut sans que ça fasse mal. Le poids du pas, mais un poids qui est donné par le bras sur un doigt qui est quand même plutôt faible, lorsqu’il est en ouverture. C’est à dire que les autres doigts ne peuvent pas l’aider par le fait de se rapprocher. Donc, ça à travailler, bien sûr. [00:03:58.450] Un exercice qui est souvent donné dans ces cas là, c’est de jouer legato le haut et piqué le bas. Ça permet d’obliger nos doigts à mettre du poids là haut et de pas en mettre en bas. Parce que quand on joue piqué, on est bien sûr obligé de porter. Il y a que le doigt qui y va par petite pichenette comme ça. Donc, premier exercice que je peux vous donner, c’est ça. [00:04:30.050] Après, bien sûr, c’est une histoire de rentrer dans sa main, dans son corps et de se poser vraiment la question : est ce que je fais reposer un peu de bras ? Pas tout le bras. Parce que de toute façon, on ne peut pas. Ce serait trop lourd. Mais une part de mon bras, 70% par exemple. Comment je le fais reposer sur mon petit doigt ? Petit à petit, faites reposer de plus en plus de poids pour pouvoir renforcer les muscles, tout simplement à supporter ce poids là. Donc vraiment rentrez à l’intérieur de vous et posez vous la question : est ce que je fais peser mon bras dans mon cinquième doigt ou mon quatrième doigt s’il s’agit du quatrième ? [00:05:20.190] Bien sûr, il n’y a pas que ça. Il y a aussi l’attaque du doigt. Parce qu’on peut faire peser sur son petit doigt, alors qu’en fait on n’est pas du tout réveillé du doigt lui même. Donc, ça s’effondre littéralement. Donc, il y a aussi l’éveil de la pulpe au bout qui accroche la touche et qui va aller donner la petite pichenette finale en toute fin de course. Qui permet en fait de poser ce fameux poids jusqu’au bout, du doigt, dans la touche, dans le fond de la touche. Ça, c’est des choses qui sont très délicates et bien sûr, ça met des années à vraiment s’intégrer. Il faut être suivi par un pianiste expérimenté. Mais, je vous donne quelques pistes, quelques phrases qui peuvent peut être vous aider sur le long terme à trouver ça. [00:06:14.160] Et bien sûr, la dernière chose que je dis en dernier, mais j’aurais presque pu le mettre en premier : écoutez. Plus vous allez écouter votre mélodie et exiger de votre main qu’elle la fasse entendre. Et plus ça va être facile pour vous de faire le bon geste. On peut vous expliquer avec tous les mots du monde, si vous n’écoutez pas votre propre son, ça ne va rien donner. Ça va être des gestes morts. Bien sûr peut être vous n’allez pas faire plus fort, mais il n’y aura pas de suivi de phrases. Écoutez bien jusqu’au bout, la note. [00:06:52.210] Je voulais vous donner aussi une petite astuce de doigté à la fin de cette première phrase qui n’est pas évidente. Je vous conseille de mettre en bas, 1, 2, 3, et vous jouez avec un 4 le fa dièse. Ensuite, cinquième doigt en haut 1, 1, 2. Et 1-4, voilà. Ou 1-3 d’ailleurs à l’arrivée, c’est en fonction de ce que vous préférez. Il y a le choix là. Il est vraiment important d’arriver à lier le plus possible. Mais ce qui n’est pas possible, on ne peut pas. On le fait avec la pédale. Bien sûr, on s’arrange. Mais ce doigté là, permet d’avoir un beau lié. Et la deuxième fois où vous jouez la si, c’est joué avec pouce-pouce. Comment on fait ça ? Si vous levez votre bras, vous risquez de donner des à coups et de ne pas faire entendre le legato de l’accompagnement en triolet. [00:08:37.540] Comment faire legato avec deux doigtés pouces à la suite ? Quand on ne peut pas le faire au niveau du doigt, on doit au moins s’arranger pour que le bras donne le geste legato. Et le doigt va se plier comme ceci. Et bien sûr, il va se soulever légèrement. Mais le minimum possible pour qu’en tout cas, le geste fasse un legato. Voyez le geste de votre bras et de votre pensée doit faire un legato. Mais le pouce ne peut pas puisqu’il est obligé de se soulever. Le pouce va juste se plier comme ceci. Surtout pas avec le bras car cela va donner des à coups. Donc, ça, c’est une petite astuce de doigté pour arriver à jouer ça, parce que, bien sûr, la main gauche est prise. On ne peut pas s’en servir. Voilà et écoutez bien le haut. Ce n’est pas parce que vous êtes encombré par le bas. [00:09:59.260] Au besoin, parfois, c’est bien de ne pas faire ce qui est écrit par exemple ici, de faire juste deux fois 1, 2, 3, 1, 2, 3. Pour pouvoir écouter ce que vous devez entendre. Et après, exigez de votre main d’entendre quasiment la même chose, même si on fait pouce-pouce, voyez ! Ce sont de petites choses très importantes, des petites astuces : changer un doigté provisoirement pour entendre ce qu’on doit entendre, puis le remettre après coup en essayant de copier le plus possible son. Voilà une petite astuce de doigté. [00:10:41.460] Pour arriver à suivre l’aigu, je vous encourage à chanter beaucoup le haut, et notamment être très attentif (comme c’est des notes longues) à la fin de la note, juste avant la suivante. Parce que c’est votre écoute jusqu’au bout, jusqu’au fond de cette note qui va permettre un vrai legato global. D’accord, donc, chantez le en tenant bien les notes jusqu’au bout. Jusqu’au bout. Un petit peu plus loin, par exemple. Est ce que vous entendez toujours si— do——— la#—- si—- ? Vraiment entendre jusqu’au bout les notes. [00:12:02.330] Il y a des astuces qu’on peut vous donner, que vous pouvez prendre partout sur Internet. Elles ne sont valables, ces astuces (souvent très valables d’ailleurs), que si, au bout du compte, vous cherchez à écouter votre son et à vous plonger au cœur de ce que vous entendez pour pouvoir réagir en permanence par rapport à ce son. C’est le son qui va vous permettre d’avoir la bonne interprétation. C’est le son que vous produisez sur votre piano à ce moment là qui va vous permettre d’avoir l’interprétation juste pour vous. Toutes les astuces sont lettres mortes si vous n’êtes pas dans votre écoute. [00:12:44.990] Un autre problème dans ce morceau, c’est la mémoire. On est tout le temps dans quelque chose de répétitif, donc on peut au bout d’un moment se perdre, même pas arriver au bout du morceau parce qu’on est en train de déchiffrer bêtement les notes sans les comprendre. Très important de pouvoir vous plonger dans l’harmonie de ce morceau. Et bien sûr, si vous commencez ce morceau trop tôt pour vous, vous n’avez peut être pas encore les notions harmoniques, les notions d’accords qui vous peuvent vous permettre de complètement intégrer le texte et complètement le comprendre pour que la mémoire soit solide. Décortiquez l’ensemble, donc les tonalités qui se succèdent, les accords à l’intérieur de ces tonalités qui se succèdent et chaque partie, etc. [00:13:42.650] Vous avez une grande partie A, une grande partie B avec une introduction, une coda à la fin, au milieu un petit interlude. Donc vraiment décortiquez tout ça avant même de commencer à le déchiffrer. Sinon c’est tellement dommage. Vous allez vous perdre dans une mer de Triolet interminable dont vous ne verrez jamais le bout. Alors que si vous prenez les choses complètement à l’envers, c’est à dire que vous essayez d’abord de voir la grande image, comment ce morceau est construit et qu’après, vous allez dans les détails du rythme et de comment c’est écrit, ça va tout changer. [00:14:22.340] Et une fois que vous avez vu cette grande image, une fois que vous avez fait l’analyse globale, ce qui va être intéressant comme exercice qui n’est pas évident, mais qui est très, très intéressant, c’est de jouer le morceau en accord. Donc je vous montre ce que ça donne : [00:14:42.430] Écoutez bien, la base descend. Il a le ténor… Chantez les parties intermédiaires. Ça permet vraiment de les entendre beaucoup mieux quand on fait comme ça uniquement en accord. En plus, ça peut permettre vraiment de goûter ces harmonies et qu’elle ne soit pas pour vous uniquement un chiffrage, mais vraiment un réel plaisir. Je ne rejoue les accords que quand ils changent. On passe au mineur… Écoutez bien la sensible. Je le joue et en même temps, je le chante et je m’aperçois qu’il y a à la main gauche et à l’alto, c’est à dire la partie centrale des triolets, un échange de voix… Je suis en mineur et je « majeurise », je goûte ça : ré, ré#, mi. C’est pas grave si je ne suis pas dans le tempo. Je goûte chaque petit recoin de l’harmonie. [00:16:49.370] Vous devez être capable de jouer tout le morceau de cette manière là avant de commencer, ou en tout cas en parallèle de votre apprentissage. Et de toute façon, au bout du compte, tant que vous ne serez pas capable de faire tout le morceau de cette manière là par cœur, vous aurez certainement des trous de mémoire en cours de route quand vous le jouez normalement. Après, bien sûr, déroulez les choses comme écrit sur la partition. Et peut y avoir un stade où vous faites bien attention au rythme harmonique. Là je vous l’ai fait un peu hors temps. Mais vous pouvez aussi le faire quand même un peu plus rythmiquement pour savoir exactement à quel temps de quelle mesure les choses changent. [00:17:30.530] Alors, je voulais justement vous parler d’autre chose au niveau de la mémoire qui peut poser problème (j’en ai parlé au début). On part de la même chose, mais en fait, on ne va pas aller au même endroit. Donc typiquement, il y a la fin de la partie A juste avant l’interlude qui fait ceci… Puis on retrouve la même chose après avec une fin différente dans la partie B. Ce n’est pas la même fin. Parce qu’on va sur do #. On risque de faire en boucle : soit à la fin de la partie A vous aller directement à la fin puis vous sautez tout le reste, soit vous êtes à parti B (vous avez réussi à passer l’interlude) et là, vous reprenez avant l’interlude en boucle. Ça peut durer comme ça longtemps. [00:18:37.740] Il faut vraiment que vous fassiez ce qui est commun avec ce qui est différent de la première fois, puis de la deuxième fois. Voilà, on s’est dirigé vers la dominante, on était en partie A. Et maintenant en milieu de partie B, on arrive en do dièse mineur et on passe en majeur pour aller en fa dièse. Au niveau de la mémoire, déjà, si vous faites tout ça, vous allez déjà être beaucoup plus en sécurité quand vous le jouez. [00:19:29.790] Maintenant, si vous voulez aller plus loin, sachez que j’ai fait une formation pour vous prendre vraiment dès le départ. Vous expliquer en détail tout ça, bien sûr, parce que je peux pas vous expliquer tout en vidéo ici. Il y en a pour 4h30 de vidéos de formation sur cette œuvre. Donc, je vous encourage à aller regarder en dessous dans la description le lien pour en savoir un peu plus. Et si cette vidéo vous a plu, un petit like va considérablement m’aider. Abonnez vous à la chaîne, et à très, très vite. Bonne année 2022 !
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