7/10 – Le rythme tu sentiras battre en toi
Voici venu le temps du 7e pilier de la série des 10 articles proposés par Laurence.
Son séjour au Québec auprès de Louise (rencontrée dans la communauté des Clénautes) a, en plus de ma fierté de voir deux pianistes passionnées se rencontrer en vrai grâce à mon projet, des effets positifs…. Elle tient le rythme d’un article tous les 15 jours…
Et justement, parlons-en ! de rythme.
Je le rappelle encore pour les personnes qui sont nouvelles par ici, Laurence a été mon élève pendant plusieurs années.
Elle m’a dit un jour, et plusieurs fois comme tant d’autres sous mon regard intérieur amusé : « Je n’ai pas de problèmes de rythme ». Effectivement, il n’avait pas particulièrement représenté de barrière dans son apprentissage du piano. Pas non plus de problème de compréhension. Elle n’avait donc tout naturellement jamais éprouvé le besoin de consacrer du temps à travailler ce domaine de compétence musicale.
Et pourtant…
Cet article est pour moi l’occasion de rappeler que je propose la formation PULSE, dédiée aux bases fondamentales d’un bon sens du rythme avant même de développer sa lecture (en binaire et ternaire) : ce qui manque à beaucoup, même à un niveau moyen et avancé.
Laurence est une « apprenante » ouverte aux expérimentations. Elle était toujours partante pour tester mes propositions qui peuvent parfois surprendre au premier abord ! Toujours gratifiant de constater que des années après, mes outils ont été intégrés dans sa pratique. En tant que rédactrice, elle a la capacité de restituer l’enseignement reçu pour le partager à sa façon. Cette forme de transmission est toujours intéressante, surtout quand une Clénaute, pianiste passionnée, volontaire et impliquée s’adresse à d’autres pianistes tout aussi motivés.
Vous pouvez retrouver les 6 articles précédents de cette série des 10 piliers en cliquant ici.
Le rythme et moi : une apparente facilité
Dans mon apprentissage du piano, j’ai rencontré bien des blocages ! En revanche, le rythme m’a toujours paru « facile »… et il a même représenté une bouée de sauvetage en cours de solfège quand j’étais enfant. Pour les dictées musicales, persuadée que je n’avais pas d’oreille (ni absolue, ni relative), je rendais ma copie en notant exclusivement les indications de la durée des notes ! Ce qui me garantissait au moins la moyenne et m’évitait la honte de la page blanche.
Enfant et même plus tard en grandissant, je n’ai donc pas eu l’impression de rencontrer des problèmes notoires de rythme. L’utilisation du métronome n’était pas compliquée. Je me souviens combien j’étais très fière de cet outil, j’avais choisi la version traditionnelle en bois. Le système du balancier exerçait même une forme de fascination, un cadre rassurant qui me prouvait que j’étais sur le bon chemin !
Qui dit « rythme » dit « compter »
Depuis l’expérience des cours avec Marie-Cécile, j’utilise le métronome pratiquement exclusivement pour vérifier les indications de tempo. Je préfère de loin compter par moi-même, tout en jouant. C’est le résultat de ses recommandations.
Précision importante :
Il convient de compter TOUT HAUT, oui, oui, à haute voix. C’était très rebutant au début et je freinais des quatre fers ! Pour y parvenir, je réalisais que je me mettais à parler plus fort, en ayant parfois même donné l’impression de crier ! J’ai accroché mon ego au porte-manteau en passant outre le fait d’avoir l’impression de tout faire sauf de la musique !
Et puis c’est précisément TOUT le contraire. C’est le meilleur moyen que je connaisse pour me caler rythmiquement et vérifier que je suis « d’équerre ».
Une fois que j’y arrive facilement, j’arrête cet exercice. En revanche, si je butte sur un passage, j’ai le réflexe de tester ce comptage à haute voix. Oui, dans la majorité des cas, le problème du fond du passage tient au fait que le rythme n’est pas clair !
Bien sûr, plus le temps passe, moins il est nécessaire de compter. On se focalise sur les passages plus complexes rythmiquement.
Je le sais aujourd’hui : pour atteindre le plaisir de l’interprétation. C’est un passage obligé.
Qui dit « rythme » dit « marquer »
1/ Frapper le rythme avec ses deux mains. Elle me proposait de rabattre le couvercle du clavier mais j’ai toujours eu un peu de mal à aller jusque-là. Je procède ainsi et ça fonctionne très bien : je frappe mes mains sur mes cuisses (main droite sur cuisse droite et inversement). De toute façon, il n’y a pas de couvercle sur mon clavier numérique transportable !
2/ Frapper la mesure en tapant des mains et formuler le rythme, sans jouer de piano. Ce serait plus facile d’expliquer par une vidéo… je vais essayer malgré tout par écrit ! On pourrait formuler le rythme de manière traditionnelle en école de musique en disant par exemple : noire, 2 croches, quatre doubles croches, blan-che. Il est plus pertinent de procéder autrement, en utilisant des onomatopées, par exemple : tchi, tchi-tchi, tchi-tchi-tchi-tchi, tchi-i.
3/ Marcher avec la partition à la main et formuler le rythme ! Ce sont alors les pas qui marquent la mesure. C’est un moyen d’expérimenter la sensation de jouer avec son corps… et en cela, Marie-Cécile m’a apporté tant de clés…
Qui dit « rythme » dit « sentir la pulsation »
C’est assez récent que je sais faire clairement la différence entre les termes suivants : les temps (= durée), le tempo (= vitesse) et la pulsation que je qualifierais aujourd’hui d’interne. Voici comment je la conçois.
De la même manière que le cœur bat, un morceau a une pulsation que rien ne peut perturber… même pas une fausse note !
A noter. Il y a une différence entre le contrôle mécanique apporté par un métronome et la pulsation qui autorise l’interprétation, c’est-à-dire des passages plus ralentis pour servir le morceau (le rubato en est l’exemple par excellence).
J’ai mis beaucoup de temps avant de comprendre ces subtilités et surtout de les sentir. La participation au PianoLive (qui fait partie du suivi des élèves de la formation C.L.É.É) m’a beaucoup aidé car le sujet revient régulièrement sous différentes formes.
La bonne idée. Le meilleur moyen que je connaisse de se connecter à cette pulsation, c’est de jouer à quatre mains ! Là, pas de petits arrangements avec soi-même. Le cœur des deux pianistes doit battre en même temps.
Qui dit « rythme » dit « mécanique de précision »
J’ai conscience qu’il me reste beaucoup de travail à accomplir. Par exemple, le « 3 pour 2 » demeure un cauchemar ! Je sais que Marie-Cécile a identifié d’autres connaissances un peu bancales pendant mon apprentissage. On ne peut pas tout mener de front …
L’apprentissage du piano est si vaste que je ne vois pas d’autre solution que de travailler par priorités en fonction de mes objectifs. Pour l’heure, le rythme étant gérable, je mets de côté la reprise des bases que je pourrais facilement reprendre avec la formation PULSE proposée par Marie-Cécile.
Conclusion
En dépit de tout le travail qu’il me reste à abattre pour être bien plus précise rythmiquement que je ne le suis aujourd’hui, la perception interne de la pulsation est un sujet qui me tenait à cœur.
J’espère être parvenue à vous la restituer de manière claire avec mes mots…
C’est le fil conducteur des 10 piliers : terminer l’article par une question. Celle-ci s’impose tout naturellement car c’est un moyen de vérifier le rythme de votre morceau : êtes-vous en mesure de compter les temps tout en jouant votre morceau ?… à haute voix bien sûr !
Si vous souhaitez partager vos expériences, vos commentaires sont les bienvenus.
Cela me rappelle mon professeur qui me disait qu’un bon pianiste ne jouait pas les notes, il jouait les rythmes. La musique est rythme
Merci très précieux ressenti
des info sur la formation pulse que je ne trouve pas?
Bonjour Laure,
Je vous remercie pour votre commentaire.
Vous pourrez trouver plus d’informations sur PULSE ici: https://lesclesdupiano.podia.com/pulse-les-bases-le-pack
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