Comment jouer les trilles et gammes du Nocturne n°20 de Chopin

Ce Nocturne op. Posthume de Chopin pose quelques petits soucis de trilles et de gammes qui bloquent beaucoup d’apprentis pianistes. Je vous explique dans cette vidéo comment y remédier.

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Transcription de la vidéo:

Bonjour les Cléénautes. Je vous fais une petite introduction avec mon téléphone, vite fait. Donc, le son n’est pas très bon, je sais. Juste pour vous prévenir que la vidéo qui vient juste après a eu des petits soucis de son. Il y a une piste qui manque, j’ai été troublée par une histoire familiale et j’ai lancé l’enregistrement sans lancer une des pistes, celle de ma voix. J’ai fait ce que j’ai pu au montage, j’ai remonté le son, mais voilà. Vous ne m’en voudrez pas, je fais ce que je peux. Je suis pianiste et pédagogue, je ne suis pas monteur vidéo, je ne suis pas Youtubeuse. À tout de suite pour la vidéo.

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Bonjour et bienvenue dans cette vidéo. On va parler, aujourd’hui, du Nocturne en do# mineur, Opus Posthume Nº 20. C’est un prélude qui attire beaucoup de personnes, il est juste magnifique, ça fait partie vraiment de mes morceaux fétiches du piano, mais il pose quelques problèmes. En fin de morceau, il y a une grande gamme on va dire, à la mesure 46-47 en fonction des éditions, qui fait vraiment peur. Et puis, il y a aussi des trilles un peu longs qui peuvent vraiment faire peur et poser problème parce qu’ils sont plus ou moins propres, plus ou moins bien conduits. Donc, on va parler de ça aujourd’hui, je vais vous donner quelques petites astuces. Et puis, si vous êtes intéressés pour aller un petit peu plus loin, on va parler de quelque chose que je vous ai préparé.

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Alors, pour commencer, on va parler, d’une manière générale, de tout ce qui est technique dans des morceaux comme celui-là, des morceaux qui sont cultes et qui sont presque concertants. Ce nocturne a été écrit pour la sœur de Chopin, et Chopin lui-même voulait que ce soit un peu comme une étude pour son concerto N°2. Donc, il y a quand même une idée de grandiose, une idée de pianiste concertiste, une idée de grand piano, de grand répertoire dans ce nocturne. Et quand on dit « grand répertoire », immédiatement il y a une peur qui arrive. Quand il y a des traits à l’intérieur de ce grand répertoire, des traits rapides, il y a de multiples peurs qui arrivent et des croyances qui sont posées sur la virtuosité.

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Bien sûr qu’il faut travailler, bien sûr qu’il faut travailler sa technique, bien sûr qu’il faut travailler ses doigts, mais bien plus que ça, il y a aussi à défaire toutes les croyances qu’on pourrait avoir par rapport à ça. Les trilles sont un exemple parfait pour ça.

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Ça fait partie des choses qui sont difficiles à faire. On a tendance, quand on aborde le piano et quand on travaille techniquement, on a tendance, quand on les voit arriver, à se dire : « Ouh là là, attention, il arrive ! » Et puis, on a tendance à couper le discours, c’est-à-dire comme si on était en train de parler, et d’un seul coup on s’arrête et on fait attention. Mode trille, et hop, on ressort du mode trille et on se remet à parler, alors qu’en fait il faudrait les réintégrer dans un discours pianistique, un discours musical.

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Quand on fait ceci au début, ce n’est pas : « Je commence mélodie en mode je chante. Je m’arrête de chanter et je fais mon trille, et là je sors de mon trille. » Non, j’intègre tout ça. Je suis dans une mélodie qui commence par ceci, et là je démarre les trilles, je vais jusqu’au bout et je le guide. Voilà, c‘est vraiment la première chose à bien comprendre, on doit intégrer tous ces traits rapides dans un discours et ça doit rester aussi chantant, ces notes de trilles, que les autres notes aux alentours. Elles doivent bien sûr être allégées au niveau du poids du bras, mais pas au niveau de l’intention musicale, c’est très important.

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Notamment aussi à la fin, ce n’est pas : « Je fais une gamme sans la parler. » C’est vraiment : « Je démarre jusqu’à l’apogée, ici, et je vais jusqu’à cette note-là. » Donc, mon intention est de partir de là et je vais jusqu’ici. C’est vraiment ce qu’il faut garder en tête, c’est que rien n’est gratuit. Si, dans Chopin, il y a à un moment une gamme, on peut le concevoir comme une gamme pour le travail au départ, mais ensuite on doit le remettre dans son contexte et le redonner de la présence musicale, et de A à Z, le conduire comme une grande mélodie.

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La deuxième, c’est pareil. Je démarre de là jusque-là et je reviens ici. Je pars de là et je mène jusqu’au bout, ça va vous faciliter. Si vous n’avez pas suffisamment travaillé vos gammes, d’une manière générale, ce n’est pas très difficile à régler, il suffit juste de travailler et de répéter. En revanche, vous avez parfois beau avoir travaillé les gammes et ça ne passe toujours pas parce que vous ne l’avez pas remis dans le contexte.

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Ensuite, il y a un autre élément qui est important, c’est aussi de savoir précisément ce qu’on a à faire et quand on a à le faire. Quand on fait des trilles, par exemple, c’est bien de savoir combien on fait de notes, en tout cas au départ. Pour caser le trille, on peut compter le nombre de notes qu’on a à faire. Je prends un exemple. Par exemple, celui-là, vous pouvez le caser en comptant 1 2 3 4 5 6 7 1, 1 étant le début de la terminaison. La terminaison, elle tombe avec quoi à la main gauche ? Ça fait vraiment partie de cette idée de savoir précisément ce qu’on a à jouer. 1 2 3 4 5 6 7, terminaison. Voilà, libre à nous, une fois qu’on a bien casé les sept, qu’on a bien intégré que c’est en fait une mélodie accélérée, libre à nous de faire la même chose un petit peu plus rapide, et à ce moment-là d’en faire plus. Donc, neuf ou onze.

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Mais c’est plus facile, après coup, d’en rajouter et d’accélérer parce qu’on a presque envie de le faire plutôt que de vouloir faire beaucoup trop au départ, et ensuite intégrer psychologiquement que cet endroit-là est un endroit difficile, un endroit qu’on n’arrive pas et on engrame une embuche à cet endroit-là.

Donc, souvenez-vous que vous devez, au départ, savoir précisément combien vous en faites. Si c’est sur la durée, comme le premier par exemple, là on ne peut peut-être pas compter. Donc, peut-être que vous pouvez juste vous concentrer sur le doigt du bas. Ce n’est pas : « Je lance et je fais vite et on verra bien ce qui se passe. » C’est précisément : « Je suis le discours presque rythmiquement, comme si j’avais un seizetolet, ou un dix-huitolet. » Vous voyez ce que je veux dire, j’en fais 16, j’en fais 14. Il y a un nombre précis, ce n’est pas : « Je lance comme ça. » C’est : « Je lance une série de notes précise qui, rythmiquement, tombe à un endroit précis aussi avec la main gauche. Et en même temps, mon oreille intègre ça. Vous voyez ? Donc, c’est très important.

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Alors, si je reviens sur la fin, un passage qui est compliqué pour tout le monde. Donc, je vais vous donner quelques petites astuces quand même. Déjà, quand vous êtes là, ne le faites pas trop vite, au départ en tout cas. Plus tard, vous pourrez peut-être vous permettre de faire tout à la même vitesse si vous avez vraiment une technique de fou. Mais quand vous abordez ce nocturne, peut-être que vous n’avez pas la technique suffisante pour faire ça à la même vitesse la deuxième fois. Donc, prenez bien le temps auparavant de commencer à ralentir le discours. Il faut être malin.

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Là il faut démarrer, il y a marqué un accent. Prenez bien l’accent. Donc, faites ça avec la main gauche, je joue le départ, le pivot et j’arrive à l’arrivée. Le départ, pourquoi pas les quelques notes avant le pivot, et j’arrive à l’arrivée. Je vais démarrer quelques notes, et je peux faire le pivot en aller-retour. Vous voyez, c’est-à-dire je fais petit à petit, je sais ce que je vise, je pars par la fin.

Ça, c’est vraiment une astuce que j’utilise régulièrement et que je conseille dans toutes mes formations, c’est de prendre les traits un petit peu difficiles par la fin.

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Maintenant, par exemple autre chose qui pose un peu problème. Ce n’est pas extrêmement difficile, mais imaginons que ça nous pose problème. Tous ces traits comme ceci, il est intéressant de les analyser. Quelle est la gamme à la fin ? C’est une gamme de do# mineur naturelle, donc comme si c’était la gamme de mi majeur en fait. Donc, je peux travailler la gamme de mi majeur, ça peut être intéressant.

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Et puis, dans celui-ci, c’est quoi ? C’est la gamme de fa# mineur harmonique. Là, toujours pareil, on en revient au principe fondamental qui est de comprendre, d’analyser. Là, vous savez que vous avez un petit pivot pour tourner, et après c’est une gamme tout simplement de fa# mineur harmonique. Simplement, on n’a pas forcément l’habitude de la commencer à partir du si et l’arrêter au la, parce qu’on travaille souvent de manière basique de la tonique à la tonique, ce qui est d’ailleurs bien dommage.

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Donc, analysez vos traits, remarquez comment ils sont construits, en quoi ils sont construits, en gamme diatonique ? En gamme chromatique ? Broderie ? Toutes ces choses-là, vous savez exactement comment chaque trait est construit. Et puis, ne le faites pas si vite que ça, ce n’est pas si rapide que ça, rendez les choses objectives rythmiquement, c’est-à-dire j’en ai sept à faire dans un temps, j’en ai huit à faire dans un temps, j’en ai neuf, etc. Et je suis au départ humble, je n’en fais pas trop. Et plus tard, libre à moi, si je le sens, si j’ai envie naturellement, d’aller plus vite.

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Maintenant, j’ai à vous annoncer que j’ai créé une formation spécifique sur ce morceau où je décortique absolument tout, où je vous explique tout de A à Z, partie par partie. Je vous donne ça dans l’ordre dans lequel je pense que c’est le mieux pour apprendre ce morceau. Vous trouverez le lien dans la description en dessous ou en haut à gauche dans la petite fiche. Si vous avez aimé cette vidéo, je vous encourage à liker avec un petit pouce vers le haut, et à vous abonner à la chaîne si ce n’est pas encore fait. À très vite.

➡️Pour apprendre à jouer ce Nocturne pas à pas en 5 à 6 semaines avec moi:
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