A quoi servent les pédales du piano
Vous a-t-on déjà expliqué comment on utilisait la pédale au piano ? C’est ce que je vais faire dans le prochain article, mais avant de rentrer dans les détails de quoi parlons-nous ? Jouer du piano n’est pas seulement jouer avec ses mains sur un clavier. C’est aussi actionner à espace régulier la pédale de droite avec son pied droit, et de temps en temps celle de gauche ou du milieu avec son pied gauche. Avez-vous déjà remarqué le pédalier, cet ensemble de deux ou trois pièces de métal situé en bas et au milieu de votre piano ? Ce sont des éléments importants, car ils sont à la fois une aide pour certains et un complément indispensable au jeu pour d’autres. Voici de manière précise à quoi servent chacune d’entre-elles.
Les trois pédales d’un piano :
La pédale de gauche :
La pédale de gauche est appelée la pédale douce. Elle sert à atténuer le son pour donner un timbre plus feutré ou plus doux quand vous jouez un passage de nuance “piano” (quand le son doit être discret peu sonore, contraire de la nuance forte).
C’est indiqué par le petit p que vous pouvez voir parfois dans les partitions :
Ici il faudra être encore plus doux puisqu’il s’agit d’un pianissimo :
Elle s’actionne bien sûr avec le pied gauche, et le pianiste la laisse appuyée pendant plusieurs mesures en générale, voir plusieurs lignes ou pages. Mais vous risquez d’avoir du mal à entendre son effet si vous ne jouez qu’une seule note. Pour entendre véritablement en quoi elle aide à la nuance piano, jouez un passage entier de morceau si vous le pouvez avec la pédale enfoncée, puis sans. Il est indiquée sur la partition de l’enfoncer le plus souvent par deux lettres : UC.
Ce sont les initiales de Una Corda, qui veut dire une corde en italien. Elles évoquent le moyen mécanique qui permet l’adoucissement du son. En effet, sur les pianos à queue actuels, cette pédale décale toute la mécanique légèrement sur la droite de telle sorte qu’il n’y ait plus que deux cordes au lieu de trois qui soit frappées. A l’époque de l’apparition des premiers pianos appelés “piano forte”, il n’y avait que deux cordes et la pédale douce permettait de ne frapper qu’une seule corde.
Sur les pianos droits cependant, la mécanique ne se décale pas sur la droite, mais se rapproche des cordes ce qui diminue l’accélération de la frappe des marteaux sur cordes. Ceux-ci frappant de moins loin ont moins de puissance.
Pour indiquer qu’il faut la retirer, il est en général écrit sur la partition Tre Corda ou TC, ce qui signifie vous vous en doutez trois cordes.
Mais tout le monde n’utilise pas cette pédale, car le son sourd qu’elle produit n’est pas apprécié de tous. Je l’utilise pour ma part très peu et préfère chercher la nuance et le timbre avec le toucher de mes doigts. Il semblerait aussi qu’en abuser n’arrange pas votre piano, comme il est expliqué ici. Ne vous en servez donc pas pour ménager vos voisins !!
La pédale du milieu :
Elle ne sert pas à la même chose selon que vous êtes sur un piano droit ou un piano à queue.
- Sur piano droit, c’est une sourdine. Elle n’a aucune utilité musicale. Elle a été conçue pour permettre à vos voisins de garder une santé mentale équilibrée en vous entendant jouer votre morceau depuis trois semaines avec la même faute au même endroit. Une bande de feutre descend entre les cordes et les marteaux. Pour l’actionner il faut selon les modèles soit l’appuyer à fond une fois pour la bloquer et une autre fois pour la débloquer, soit appuyer à fond et la faire glisser sur la gauche pour la bloquer et inversement pour la débloquer. N’abusez pas également de cette pédale, car vous perdrez à la longue tout plaisir musical, ainsi que l’habitude du niveau sonore du piano. Elle doit juste dépanner pour travailler le soir de temps en temps.
- Sur piano à queue, c’est la pédale tonale. On l’appelle également pédale de soutien ou Sostenuto (Italien toujours). Elle garde la résonance de certaines touches de manière sélective, permettant alors de libérer la main pour jouer d’autres parties sur le clavier. Pour vous en servir, il faut jouer des touches, puis appuyez cette pédale. Vous pouvez maintenant jouer d’autres notes, le son des précédentes sera maintenu jusqu’à ce que vous souleviez le pied. On l’actionne avec le pied gauche également pour pouvoir laisser le pied droit libre d’utiliser la pédale de droite, la plus utilisée et indispensable.
La pédale de droite :
Appelée pédale forte, c’est, comme je viens de le dire, la plus utilisée. Elle s’actionne avec le pied droit. Elle permet de donner de l’ampleur à la résonance du son et de maintenir tout les sons joués pendant qu’elle est enfoncée. Contrairement à la pédale tonale (voir ci-dessus), vous ne pourrez pas jouer de son staccato, piqués (glossaire pour la définition de ces termes musicaux) ou détaché tant qu’elle est actionnée.
Dans la mécanique, vous avez en permanence des petites pièces en feutre posées sur les cordes afin qu’elles ne puissent pas entrer en résonance si une vibration sonore les frôle. Ces petites pièces sont appelées les étouffoirs.
En effet un son se propage par la vibration de l’air et s’il rencontre une corde libre de vibrer, celle-ci va émettre un son également assez faible mais perceptible. On appelle ça vibrer par “sympathie”… chouette comme terme n’est-ce pas ?!
La pédale forte libère toutes les cordes des étouffoirs. Tous les sons que vous jouerez après avoir enfoncé cette pédale vont être gardés même après le départ du doigt, mais de plus vont faire vibrer les autres cordes, créant un halo sonore bien agréable. Quant je dis agréable, c’est à condition qu’elle soit bien utilisé . Je vous expliquerai comment faire dans le prochain article.
Deux façons de jouer la pédale forte :
Il y a deux manières courantes d’utiliser cette pédale forte.
- Quand on l’appuie de manière épisodique, c’est la pédale rythmique.
- Quand on l’appuie en permanence en relevant très brièvement et régulièrement le pied, c’est la pédale syncopées ou de liaison des harmonies. Les résonnances sont de cette manière régulièrement nettoyées pour que le morceau ne devienne pas une véritable cacophonie.
La pédale rythmique est indiquée sur les partitions de plusieurs manières. Soit par des crochets comme sur l’image ci-dessous. Il faudra l’enfoncer au début du crochet et la soulever à la fin.
Soit par les trois lettres Ped pour indiquer de l’enfoncer et une étoile pour la relever.
La pédale enchaînée est indiquée en générale par des crochets se rejoignant avec le signe ^ pour indiquer le mouvement de changement bref. Il faudra relever complètement la pédale lorsque la ligne continue de crochets se termine.
Dans un prochain article je vous montrerai comment faire et comment vous y entraîner avec des exercices. En effet ces mouvements posent souvent des problèmes de coordination pied-main qu’il faut dépasser par une répétition régulière et constante.
Pour les claviers numériques :
Si vous possédez un clavier numérique qui ne présente pas de pédale, sachez qu’il est souvent possible d’en rajouter une avec un fil de connexion comme sur les modèles que vous pouvez voir en cliquant ici. Attention juste de prévoir une surface non glissante pour le pédalier ou que votre modèle en présente lui-même, car sinon vous risquez de courir régulièrement le chercher à l’autre bout de la pièce ! Bon j’exagère un peu c’est vrai, mais sachez que c’est très agaçant à la longue d’avoir le pied et la pédale qui glisse pendant que vous jouez !
(Si vous avez besoin de vous procurer une pédale pour votre clavier, cliquez sur les images ci-dessus pour voir les modèles sur Amazon.)
Voilà ! J’espère que cet article vous a rendu plus clair l’utilité pédales d’un piano. Merci de le partagez à vos amis ou sur des groupes de discussions musicaux sur les réseaux sociaux.
Pingback: 8/10 - Le son avec la pédale tu peaufineras - Apprendre à jouer du piano
bonjour.
est ce que pour un piano numerique une pédale sustain suffit ou bien faut il les 3 pedales?
Enfin une réponse à ma sempiternelle question! (hahaha merci pour cet article, et pour les explications détaillées)
Bravo à vous , vous m’aivais bien aider ♥️♥️♥️♥️c’est tout ce que je peux dire pour cet article.
Bonjour,
J’ai un piano Roland FP30. J’ai reçu une pédale sustain casio avec le Roland (effet contraire, pas de curseur). J’ai acheter une autre pédale avec curseur (effet contraire aussi).
Le vendeur me dit que c’est du aux pédales !!!!
En fait, quand j’appuie sur la pédale (que je branche l’une ou l’autre), le son s’arrête.
Que se passe-t-il donc ?
Merci pour votre aide.
Cordialement
Christian
Bonjour Christian, je ne peux malheureusement pas vous aider… je n’ai jamais eu ce problème et je ne connais pas suffisamment le fonctionnement électronique de ces appareils. Tapez peut-être votre problème sur Google avec la marque de votre clavier et pédale. Sinon rapprochez-vous d’un vendeur de clavier près de chez vous. A Bordeaux, je connais « espace clavier » chez qui j’ai acheté mon clavier de ma part (je ne sais pas s’il se souviennent de moi, mais en leur disant que je parle d’eux sur un blog ça devrait les motiver peut-être).
Vous pouvez les appeler en exposant votre problème http://www.espaceclaviers.com/.
Merci très sincèrement de ces explications. Je ne suis QUE bien modeste mélomane et ne m’étais jamais posé la question relativement aux pédales (j’ai 76 ans).
Toujours bon d’apprendre n’est-ce pas ? Avec plaisir Norbert !
Je savais qu’il y avait des pédales poru le piano, mais je ne m’était jamais préoccupé de leurs significations. Ça me prouve que le paino est encore plus compelxe que je ne le pensais! Mais si çâ se trouve, ça agit comme un « soutien » aux notes. Ça peut être bon quand je joue sur mon clavier!
Tout à fait ! ça va t’aider !! Essaie !