10/10 – Sur plusieurs pianos tu interpréteras

Et voilà ! 

La série d’articles des 10 piliers proposés par Laurence touche à sa fin. Le Québec lui réussit vraiment ! 

Elle a réussi à tenir le rythme d’une diffusion tous les 15 jours. Même le froid de ce début février (-45 degrés ressentis tout de même ! ) ne la dissuade visiblement pas d’envisager de s’installer dans cette belle Province.

En confiant la rédaction d’articles à cette ancienne élève (par ailleurs rédactrice et amie), je me doutais que ses témoignages feraient écho auprès de la communauté des Clénautes.

Ouverte et réceptive à mon enseignement, Laurence transmet à sa façon mon apprentissage. La lecture de certains retours, notamment après la diffusion du 9e pilier, confirme que c’était une bonne idée !

Nicole, une fidèle Clénaute de la première heure, et cliente de PianoMe, réunit d’ailleurs l’intégralité des articles au fur et à mesure de leur diffusion. 

Je réalise que le contenu de ces 10 articles est précieux aussi pour moi. Il représente pour ma part une synthèse de tout ce que j’enseigne et qui me tient à cœur, et va me servir aussi de source d’inspiration pour creuser encore plus certains sujets. 

Ces piliers ne font que commencer leur cheminement au sein du contenu du blog et de la chaîne Les Clés du Piano.

Bonne lecture de cette toute dernière clé partagée par Laurence…

Pour relire les articles précédents, cliquez ici.

La place à part du piano

Le piano est un instrument polyphonique. Pendant mes animations, j’aime bien rappeler qu’il est un orchestre à lui tout seul : mélodie jouée à la main droite et accompagnement à la main gauche, avec la richesse des différentes voix.

Ce roi de l’orchestre fascine. J’ai découvert que beaucoup de personnes expriment le regret d’avoir abandonné l’apprentissage ou de ne pas avoir appris à en jouer.

Un piano à queue (noir ou blanc) est toujours impressionnant !
Un piano à queue (noir ou blanc) est toujours impressionnant !

Cet instrument se distingue à bien des égards… à commencer par sa taille imposante. Apprendre le piano, c’est mettre le doigt (voire le bras !) dans un parcours sans fin, à la recherche d’un modèle adapté à nos besoins qui évoluera au fil de notre apprentissage. L’achat d’un piano représente un budget considérable. Et, au-delà du coût, c’est aussi un stress à chaque déménagement. C’est un deuil à chaque séparation que seuls d’autres pianistes passionnés comme nous peuvent comprendre.

Enfin, il a une particularité redoutable : en dehors de chez lui, le pianiste ne peut pas jouer sur son instrument. Chaque personne pratiquant le piano doit s’adapter en temps réel à un autre instrument quand il ose jouer ailleurs.

A la rencontre d’un inconnu sous tous les regards
A la rencontre d’un inconnu sous tous les regards

C’est une expérience à part entière, comme d’entrer en relation intime avec un inconnu. Parfois, j’aimerais jouer d’un autre instrument, pour avoir le plaisir de le transporter avec moi et de jouer avec LUI, partout. Parmi ce qui me manque le plus de France, j’ose le dire ici, c’est mon piano !

S’adapter à chaque piano : un vrai défi

Un apprenant pianiste qui prend des cours en présentiel est confronté à cette réalité adaptative dès le début ! Que cela peut être perturbant de quitter les repères de son instrument sur lequel on travaille des heures et de proposer le fruit de son travail à son professeur sur un autre piano que le sien, avec des différences notoires : le toucher, la couleur des touches (pour ma part, une différence de visuel a une forte incidence), le son… sans oublier la course de la pédale !

Un piano droit (comme celui-ci) est souvent bien plus facile à jouer qu’un piano à queue
Un piano droit (comme celui-ci) est souvent bien plus facile à jouer qu’un piano à queue

Ce changement de partenaire et de sensations sensorielles (vue, toucher, ouïe) a de quoi perturber ! Ce qui contribue largement au stress de jouer en public. J’imagine qu’un guitariste, un violoniste ou un flûtiste a un allié entre les mains, avec le réconfort de son « instrument ami » pour affronter une perte de repères et le regard de l’autre

Pour cultiver la faculté à s’adapter, c’est comme tout, il convient de pratiquer en jouant sur d’autres pianos que le sien… mais comment ?

Ce piano ancien a une touche qui ne se relève pas et une pédale qui fait du bruit !
Ce piano ancien a une touche qui ne se relève pas et une pédale qui fait du bruit !  

Saisir l’opportunité de jouer sur d’autres pianos

Même si vous avez la boule au ventre à la perspective de jouer en dehors du confort de votre piano, lancez-vous ! Voilà quelques pistes pour s’ouvrir de nouveaux horizons…

Le piano de ses amis ou voisins

Profitez de la présence de ce piano pour en jouer à l’occasion de rencontres amicales ou de provoquer les occasions en proposant de jouer des quatre mains !

Ici avec Paul Caquelard, le bonheur des quatre mains !
Ici avec Paul Caquelard, le bonheur des quatre mains !

Dans les lieux publics

Il m’est arrivé de croiser des pianos dans des gares, des centres commerciaux…. Je me souviens de la sensation que j’ai longtemps ressentie : une contradiction entre l’envie d’essayer de jouer et la peur du trou de mémoire ! La solution : avoir un morceau dans les doigts (pas trop difficile) que l’on connaît par cœur… et le servir sur un plateau à chaque occasion !

Un piano ouvert sur le dessus pour amplifier le son
Un piano ouvert sur le dessus pour amplifier le son

Alterner les instruments

J’ai découvert que beaucoup d’apprentis pianistes passionnés (quel que soit leur niveau) possèdent différents instruments (2 pianos ou piano + clavier). C’est le cas de la plupart des Clénautes que je connais ! Quand on travaille un morceau, passer d’un instrument à l’autre est un excellent moyen de favoriser son agilité pour s’adapter à d’autres pianos que les siens !

Des pianos acoustiques ou clavier numérique autre que le mien
Des pianos acoustiques ou clavier numérique autre que le mien

Focus sur l’expérience d’un pianiste de renom

Ce sujet me rappelle des passages du livre d’Alexandre Tharaud, « Montrez-moi vos mains ». Ce pianiste ne possède pas de piano chez lui ! Il va jouer sur ceux de ses amis. Pour l’anecdote, il leur demande de mettre leurs partitions sous clés sinon il se laisse tenter par le déchiffrage au lieu de travailler ses morceaux !

Il y a un passage très beau, dans lequel il partage sa vision de chaque instrument qu’il rencontre. Quelle que soit la qualité de l’instrument, même s’il s’agit d’un très vieux piano, son objectif est de réussir à en sortir le meilleur. Ce témoignage a été très inspirant…

Un vieil Erard qui me rappelle le toucher d’un de mes pianos de la même marque
Un vieil Erard qui me rappelle le toucher d’un de mes pianos de la même marque

S’accrocher au son de chaque piano

Depuis 2015, je propose des animations au piano dans les établissements pour seniors ou pour aînés. Autant dire que j’ai joué sur des multitudes de pianos différents ! Par obligation, j’ai donc beaucoup pratiqué l’adaptabilité.

Ma hantise : les pianos chinois avec un son clinquant comme celui-ci !
Ma hantise : les pianos chinois avec un son clinquant comme celui-ci !

Avec l’expérience, c’est de plus en plus facile pour moi de passer d’un piano à l’autre, sans être perturbée outre mesure. Je le vis comme une curiosité ! Aujourd’hui, avant d’aller à sa rencontre, je me demande quel sera le toucher. Les pianos sont habituellement régulièrement accordés, mais il arrive de jouer sur des instruments de saloon. Là, il devient plus compliqué de s’accrocher au son, mais j’ai de la gratitude pour chaque piano. L’instrument a souvent été par un résident à l’établissement qu’il intègre.

Un clavier partagé avec une apprentie pianiste qui a stoppé son apprentissage
Un clavier partagé avec une apprentie pianiste qui a stoppé son apprentissage

Conclusion

Me voilà arrivée au terme de cet article et de la série des 10 piliers. La rédaction de ces articles a été très intéressante, à plusieurs niveaux. Cela a représenté l’opportunité de réunir et de synthétiser les différents volets de l’enseignement reçu de Marie-Cécile. Écrire, c’est inscrire.

Je me suis livrée avec authenticité dans ces articles par gratitude. Je mesure la chance que j’ai eue d’avoir Marie-Cécile comme professeur. Je n’avais qu’à traverser la rue pour aller prendre mon cours ! J’ai également accédé à l’autonomie grâce à son approche.

Ce qu’elle m’a transmis à travers le piano va bien au-delà, à commencer par me relier à la perception de mon corps. Sans compter les clés issues de ses découvertes qui dépassent le cadre du piano. Apprendre à jouer du piano, c’est plus largement ouvrir une porte d’accès à soi.

Je pourrais débuter une autre série d’articles pour le partager ! J

Bien humblement, j’espère que ce partage contribuera à dépasser certaines croyances limitantes et à vous aider à goûter au plaisir de jouer devant les autres et de jouer ensemble. Marie-Cécile m’a également apporté des opportunités de rencontres fabuleuses avec mes amies pianistes, Louise au Québec et Romy à la Grande Canarie

VIVE LE PARTAGE !

Comme pour les précédents articles, celui-ci se termine par une question : sur quel autre piano que le vôtre jouez-vous ?

Au plaisir de découvrir vos commentaires sur ce dernier sujet…

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3 commentaires

  1. Bonjour, j’ai fait l’acquisition il y a un mois d’un yamaha clp 785.
    C’est une merveille en terme de touché. De plus l’écartement des touches noires est identique à celui d’un piano, ce qui n’était pas le cas sur mon ancien Technics.
    La banque de sons est impressionnante, mais ma préférence va vers le son Boesendorfer qui est dingue.
    C’est un investissement de 4700 €, mais je ne le regrette pas.
    Bonne recherche.

    Répondre
  2. Réponse de Laurence à la question de Nathalie : Il existe des claviers numériques (88 touches) avec un toucher lourd qui se rapprochent de celui du piano… sans pouvoir rivaliser bien sûr avec la mécanique des marteaux ! Dans ce domaine, le son diffère et il est question de budget. Le mieux est d’aller en magasin pour essayer.

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  3. Bonjour,

    Pour ma part, je joue sur 2 piano différents; chez mon professeur c’est un Gaveau (1/4 de queue ou crapaud) et chez moi un Pleyel (piano droit). Des deux évidemment la sonorité du Gaveau l’emporte largement. Je suis heureuse de pouvoir jouer sur ces deux pianos, pour le toucher également. Et puis… ils sont beaux !!
    Par ailleurs, je travaille régulièrement sur un piano électronique et c’est trés pratique pour ne pas déranger le voisinage. En revanche, le toucher est trop léger et de faits l’agilité des doigts, l’articulation aussi ne se font pas comme sur un piano. À utiliser donc avec parcimonie.
    Peut-être auriez-vous la gentillesse de m’indiquer des modèles de pianos numériques dont le toucher se rapprocherai du piano classique ?

    En vous remerciant bien sincèrement de tous vos bons conseils.
    Nathalie

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