Comprendre pour apprendre la Gnossienne n°3 de Satie

Savoir par coeur la Gnossienne n’est pas une mince affaire, vu le mode utilisé, sa structure sans carrure classique. Dans cette vidéo je vous montre l’histoire que je me suis raconté pour la mémoriser, ainsi que quelques petites.

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Transcription de la vidéo:


Bienvenue sur la chaîne Les Clés du Piano. Aujourd’hui, une nouvelle vidéo au sujet de la Gnossienne n°3 de d’Eric Satie.
Avant de démarrer, je vous propose de vous abonner à la chaîne afin d’être prévenu à chaque nouvelle vidéo. Plus il y a d’abonnés, plus la chaîne est visible sur YouTube.

Pour cette Gnossienne, on a quelques petites difficultés à mémoriser, à la fois les mélodies et à la fois la structure globale. Il y a des fois où on peut s’emmêler les pinceaux, je vais vous donner quelques petites astuces.

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Dans cette Gnossienne, on utilise un mode qui est particulier à Satie. Ici on va prendre le do pour faciliter la compréhension. À partir d’une note donnée qu’on appelle la tonique, on va parcourir un ton, un demi-ton, un ton et demi, un demi-ton, un ton, un ton et demi, et on est revenu sur la tonique. Au niveau des notes, cela donne do, ré, mi bémol, fa dièse, sol, la, do. Si je redescends, do, la, sol, fa dièse, mi bémol, ré, do. Donc, vous pouvez déjà vous amuser avec ce mode en mettant une basse, par exemple do.

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Il est toujours intéressant de travailler les modes de cette manière-là, en improvisant et en choquant un peu son oreille pour le faire sortir du cadre tonal dont on a l’habitude. Et donc, on a des intervalles qui sont inhabituels, et c’est justement toute la couleur qui est extrêmement intéressante ici chez Satie. Bien sûr, ici on n’est pas en do, on est en la, donc après il faut se mettre dans la mélodie du la. Et le démarrage montre bien la, la, ré dièse, ré dièse, fa dièse, fa dièse.

Au niveau mode, si je descends, on est sur la, fa dièse, mi, ré dièse, do, si, la. Comme on descend dès le départ, on va concevoir plutôt le mode en descendant, et donc on va faire exactement les notes dont j’ai parlé dans l’ordre mais un petit peu dans le désordre puisque c’est une mélodie. La, la, ré dièse, ré dièse, fa dièse, mi, mi, ré dièse, do, do, si, si, voilà. Amusez-vous avec, et après apprenez vraiment la mélodie, ça va vous aider.

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Ensuite, bien sûr c’est la même chose transposée en mi. Donc, il faut aussi s’entraîner sur cet ensemble d’intervalles créés avec ce mode, mais à partir du mi. Et en plus, on va véritablement avoir cela à parcourir dans la partie centrale. Quand le thème du début est transposé, on a exactement ça. L’analyser va vous permettre de vous amuser avec et après de mémoriser beaucoup plus facilement.

La partie centrale, vous avez de la chance, elle prend vraiment le mode à partir de la tonique. Et on monte jusqu’à la tonique, et on redescend jusqu’à la tonique, et on monte. Donc, c’est assez intéressant de commencer par cette partie centrale pour bien mettre en place cette couleur de mode Satie. Et on recommence. Donc, là on part de la tonique, on arrive jusqu’en haut et on redescend. 

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Alors, je vous propose un petit doigté qui aide bien à parcourir cet endroit. Depuis que je le fais, je suis beaucoup plus à l’aise dans ma main, je me sens plus solide et plus sécure.

Donc, 1-2-1-2-1-3-5-3-1-2-1-2-1.
Je trouve que la main est beaucoup plus solide en faisant ça qu’en faisant un traditionnel, par exemple 1-2-3-4-1-2-4-2-1-4-3-2-1 qui marche aussi, mais ça sépare beaucoup le 3 et le 4, on n’est pas très à l’aise. Depuis que je fais ce doigté-là qui évoque un petit peu le doigté de la gamme chromatique (sauf que c’est pouce 2 au lieu de pouce 3), c’est physiologiquement, pour la main, beaucoup plus adapté de mettre ce doigté.

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Alors, maintenant vous avez peut-être remarqué qu’il n’y a pas de barre de mesure dans ce morceau. Satie a voulu certainement ici nous faire sortir du cadre rythmique global habituel. Donc, quand je vais employer le terme rythme, il faut vraiment que vous preniez ça dans sa vision globale. On n’est pas dans le microrythme, c’est-à-dire dans les petites cellules (noires, croches…), on est dans une vision beaucoup plus globale, la pulsation, la mesure et la carrure.

La carrure fait aussi partie d’un rythme mais beaucoup plus large, elle rythme l’ensemble des morceaux, l’ensemble des phrases. Après la carrure, on a même les phrases, les parties. Tout ça, c’est du rythme parce que tout ça est ce qui structure le temps dans le morceau. 

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Ici, il est intéressant de se pencher sur cet aspect un peu étrange, qu’on a l’impression que, quand on regarde la partition, on est hors temps, il n’y a rien du tout de vertical qui peut briser le discours. Bien sûr, ce qui est intéressant de savoir, c’est qu’en réalité une barre de mesure est justement quelque chose rajouté par l’homme en écrivant pour voir un rythme qui est plus harmonique. La plupart du temps, une mesure montre un temps fort, mais au moment de ce temps fort, il y a un changement d’harmonie. Donc, c’est un rythme harmonique dans la plupart du temps.

Donc, ici il y a effectivement toutes les quatre noires ou toutes les deux blanches, si on veut le considérer plutôt à deux temps (si vous voulez remettre une mesure), il y a un accord qui est donné. Il ne change pas forcément, mais en tout cas il y a une basse qui est donnée qui donne une sensation de temps fort et d’appui toutes les quatre noires ou toutes les deux blanches. 1 2 3 4, ou alors 1 2 1 2. C’est beaucoup plus intéressant de le sentir à temps.

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Il y a de toutes façons des mesures sous-entendues, c’est juste qu’elles ne sont pas écrites. Mais il n’y a pas que le fait qu’il n’ait pas mis de barre de mesure, il y a aussi le fait qu’il a complètement cassé cette sensation de carrure.

Donc, rythmiquement, dans le monde rythmique de la découpe du temps, on est au-dessus, on est dans quelque chose de beaucoup plus large c’est-à-dire la carrure c’est quatre mesures, et sous les phrases sont composées de 2×4 mesures. On trouve ces structures-là à peu près partout dans les morceaux classiques et même dans la musique de variétés modernes. Bien sûr, ce qui est intéressant, c’est les moments où ça se brise. Et même dans du Mozart, du Beethoven, en tout cas dans la plupart des compositeurs et dans la plupart des morceaux, il peut y avoir des moments bien particuliers, d’ailleurs plein de facteurs le montrent, où nous n’avons pas cette carrure à quatre temps mais plutôt à trois. En général, ça correspond à un endroit d’une surprise.

Ici dans Satie, il brouille complètement les cartes c’est-à-dire qu’on n’est plus du tout sur systématiquement quatre mesures et juste une exception, on est sur pas de carrure régulière, c’est carrure irrégulière ici. 

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Pourquoi je vous dis ça ? C’est parce que si vous comptez ces carrures… alors, ce n’est plus une carrure, je ne peux plus l’appeler comme ça, mais plutôt des éléments à nombre de mesures. Si on comprend qu’on a un élément à quatre basses, on ne va pas parler de mesure mais plutôt d’un élément à quatre fois la basse, un élément à trois basses, un élément à deux basses, un élément à une basse et ainsi de suite, et on comprend l’ensemble de la structure et on dégage une espèce de logique même si c’est une logique que vous allez créer peut-être vous-même et que c’est mon interprétation que vous allez peut-être prendre pour vous aider à mémoriser et chacun fait la sienne, mais ça vous raconte une histoire quand vous cherchez ça.

Et tout ce qui vous raconte une histoire, tout ce qui justifie, même pour vous, même si c’est faux à la rigueur, c’est toujours plus intéressant que de ne pas avoir d’histoire. Parce que quand on a une histoire, on mémorise.

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Alors, ici je vous raconte l’histoire que, moi, je me raconte. Vous allez le voir, on a toute une première partie qui est en la, et cette première partie va être composée d’un élément à quatre mesures, puis trois, puis deux, puis un. Et ça nous met dans une espèce d’instabilité qui fait que la mémoire va tout le temps être troublée là-dedans et ne va pas arriver à se repérer dans les différentes parties. C’est parti, je vous montre.

1 2 3 4, un élément de quatre mesures.

Deuxième élément, c’est la même chose répétée, mais un peu plus court. 1 2 3, juste trois. La main gauche n’est pas répétée alors que la première fois elle est répétée, ce qui nous amène à quatre basses.

Troisième élément, cette fois, deux mesures seulement, 1 2, deux basses uniquement.

Et maintenant, un élément tout seul. 1 c’est-à-dire le bout de ce qu’on vient de voir mais coupé.

Donc, vous voyez, il y a une logique c’est-à-dire qu’il propose un élément, il fait répéter un élément, comme très souvent en musique on a un élément qui est répété mais exactement de la même longueur, et là il casse complètement cela. Un élément, il répète cet élément et le coupe. Puis, il va ailleurs, il fait une suite de phrases qui est de trois mesures, il répète cet élément et le coupe. Donc, 4 3 2 1.

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Et cette fois, il nous fait cinq mesures d’un seul coup pour un nouvel élément. 1 2 3 4 5, et là on a fini la partie qui était en la.
Maintenant, on passe dans une deuxième partie qui va être transposée en mi, donc les mêmes éléments. Bien sûr, ça ne finit pas pareil comme toujours en musique, mais il est beaucoup plus court parce qu’on va aller ailleurs. Donc, cette fois on est en mi. 1 2 3 4 comme au début. Donc, là c’est vraiment la même chose qu’au début mais juste qu’il est transposé. 1 2 3, coupé, on s’arrête là. 

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Et là, surprise, on casse tout. Fa dièse mineur, mais qu’est-ce qu’il vient faire ici cet accord-là ? On se demande, méga surprise comme dans les films, d’un seul coup bam, accident. 1, un élément d’une mesure qui brise d’un seul coup le discours. Sauf qu’il nous a fait une farce parce qu’en fait c’est comme d’habitude, on repart en mi. On a six mesures, c’est le plus grand élément sur le plan de temps parce qu’on est quand même dans une espèce de tourbillon dont on ne sait pas combien de temps ça va durer.

Et justement, j’ai eu plein d’élèves qui se perdaient : « Mais combien de temps je fais le truc ? » Eh bien, c’est six basses, vous comptez six basses. 1 2 3 4 5 6, donc le plus grand élément au niveau du temps, en plein milieu de cette grande hésitation après cette surprise d’une mesure avec le fa dièse. 1 2 3 4 5 6. Et là, logique, on va reprendre la même chose mais il va couper une basse, donc on va être sur 5. 1 2 3 4 5, et là il arrête.

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Et cette fois, il va nous faire passer sur l’accord de fa mineur, mais il va prendre quatre mesures pour y arriver. Donc, c’est quatre mesures de transition assez basiques cette fois, plutôt classiques on va dire pour ce qui est de la structure rythmique. On va avoir quatre mesures, donc deux avec une harmonie et deux avec une autre. 1 2 3 4, et cette fois on est donc passé en fa mineur.

Donc, on va démarrer la même chose que tout à l’heure, le même type de structure c’est-à-dire élément de quatre, élément de trois, enfin. 1 2 3 4, 1 2 3, stop. Toujours, la deuxième fois il n’y a pas de répétition à la main gauche. Et là, on revient au début. Et cette fois, on va faire la même chose qu’au début mais ça ne va pas aller jusqu’au bout. 1 2 3 4 comme au début,1 2 3. Et maintenant, on va juste conclure en deux mesures, 1 2.

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Alors, on peut croire qu’on peut se passer de faire cette mémorisation, mais vous allez voir que si vous vous habituez compter vos carrures et à savoir exactement où vous en êtes dans cette structure, vous allez prévenir tous les trous de mémoire qui seraient dûs, pas à forcément une absence de travail parce qu’on peut beaucoup travailler un morceau être complètement perdu sur le plan de la mémoire. En revanche, si dans votre tête vous savez exactement le plan, le nombre de fois où vous avez une base, donc le nombre de fausses mesures, vous allez voir que c’est beaucoup plus facile de ne pas se sentir perdu dans cette masse qui, justement, est là pour troubler l’auditeur mais pas vous. L’auditeur, oui, il doit être dans une espèce de sensation de hors temps, hors cadre comme une improvisation, mais pas vous.

Vous, vous faites mine que vous improvisez mais vous n’improvisez pas parce que vous savez vraiment où vous en êtes dans votre tête. 

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Voilà, j’espère que cette vidéo vous aura aidé à mémoriser et prenez bien des petites notes, au besoin, réécoutez-la.

Avant toute chose, si ça vous a plus n’oubliez pas de cliquer J’aime sur la vidéo. Si vous voulez aller plus loin dans l’apprentissage de ce morceau, sachez que j’ai créé une formation où vraiment on détaille toutes les parties, où je vous montre aussi beaucoup de doigtés, je vous aide à apprendre ce morceau pas à pas au jour le jour. Vous trouvez le lien ci-dessous:
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À très bientôt et bon piano d’ici là.

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