Comment améliorer votre déchiffrage au piano

 

Savoir bien déchiffrer est la capacité de jouer directement une partition que vous n’avez jamais travaillé auparavant. C’est finalement le rêve de beaucoup d’entre vous ! J’entends un morceau que j’adore à la radio ou à la télé, je me précipite pour me procurer la partition. Je la pose sur le piano et peux instantanément jouer moi aussi ce même morceau quand je veux, sans avoir besoin de le travailler. Quel rêve extraordinaire n’est-ce pas ? C’est ça être bon en déchiffrage.

 

Savoir déchiffrer une partition au piano

Image de ferryelegant / 123RF Banque d’images

 

C’est ce que savent particulièrement bien faire les accompagnateurs dans les conservatoires pour accompagner les petits instrumentistes mélodistes (violon, flûte, trompette etc… qui ne font qu’une mélodie sans son accompagnement), ou au sein des opéras pour soutenir les chanteurs ou les danseurs. Ils n’ont la plupart du temps pas eu la possibilité de se préparer, car la partition leur est donné quelques jours avant ou souvent le jour même. Ils sont capables de jouer directement quelque chose qui ressemble fort à l’original et qui permet à l’instrumentiste, au chanteur ou au danseur accompagné d’exercer son art confortablement.

 

Accompagnatrice

Image Riet Kulk/Flickr

Ne pas tout jouer :

Ce qu’il faut bien comprendre dans cet exercice du déchiffrage, c’est qu’on ne doit pas chercher à vouloir tout jouer. C’est là la plus grosse difficulté chez beaucoup d’entre nous, car c’est l’inverse que l’on apprend à faire la plupart du temps en cours de piano. Quand on travaille un morceau, il est évident que l’on va chercher à respecter le plus possible le texte écrit. Et pour cela, on va s’arrêter, reprendre plusieurs fois les passages difficiles, et parfois même en séparant les deux mains, pour s’approcher le plus possible de ce qui est écrit. Lors du déchiffrage, il va falloir jouer les deux mains ensembles, et ne pas s’arrêter quoi qu’il arrive. Mais bien sûr cela suppose choisir de ne pas jouer certaines notes de temps en temps pour arriver à la fin du morceau sans s’être arrêté. Il n’est pas possible de tout voir et de tout comprendre à la première lecture. Mais il est possible de faire entendre quelque chose qui s’approche tout à fait du résultat final.

 

Pourquoi est-ce important d’avancer coûte que coûte:

Parce que l’œil doit s’habituer à aller de l’avant et par là même être toujours en avance. La lecture doit toujours avoir un temps d’avance sur les doigts pour avoir le temps de mieux comprendre ce qui est écrit avant d’avoir à l’appliquer. Si nous lisons au fur et à mesure que nous jouons, au moindre problème, nous sommes obligés de nous arrêter.

 

Une clé indispensable : la pulsation.

Parce que sans pulsation, pas de rythme et que le rythme est le moteur de votre lecture. En effet, vous ne pouvez pas jouer correctement un rythme sans le placer par rapport à une pulsation de fond.

Si vous voulez être un bon lecteur au piano, il va falloir apprendre à compter les temps dans chaque mesure. En effet, le fait de compter oblige à prendre du recul par rapport aux notes et à structurer la vision de chaque rythme dans la mesure et par temps. Et quand je dis compter, il est bon de pourvoir même compter à haute voix. Pour que votre oreille entende le chiffre en même temps que le son de ce que vous jouez et qu’elle n’en soit pas troublée. Je ne dis pas qu’il faudra tout le temps le faire, mais en tout cas de vérifier régulièrement que l’on en est capable.

Certaines personnes préfèrent taper la pulsation avec le pied. Pourquoi pas, mais que faire quand vous aurez une pédale à mettre… C’est une possibilité au départ, mais il ne faudra pas tomber dans une dépendance, c’est à dire dans l’impossibilité d’être en rythme si l’on ne tape pas du pied. Au bout du compte vous devrez “sentir” la pulsation en vous sans avoir besoin qu’une partie de votre corps la marque d’une manière ou d’une autre.

 

Piano partition

Image Marc Bianès/Flickr

De bons exercices :

 

Jouer en pointillé:

Il est très efficace de s’exercer en décidant à l’avance de jouer certaines parties et d’en laisser passer d’autres sans jouer, mais en comptant dans sa tête ou à haute voix. Voici quelques exemple de choix possible :

  • jouer que les premiers temps de chaque mesure, et laisser passer les suivant, mais en laissant se dérouler le temps nécessaire à ce qui devrait être joué.
  • jouer une mesure sur deux ou deux mesures sur trois etc… mais le temps de chaque mesure est respecté.

Jouer dans votre tête :

Vous pouvez prendre une partition et essayer d’entendre le rythme du le morceau dans votre tête. Si vous arrivez à entendre aussi les notes c’est encore mieux, mais ce n’est pas indispensable. Ce qui est primordial en déchiffrage comme en musique de manière générale est le rythme. On peut reconnaître un morceau avec quelques mauvaises notes et le bon rythme, alors qu’il sera très difficile de le reconnaître avec les bonnes notes mais un mauvais rythme. C’est lui qui donne la personnalité et le caractère unique de la pièce. C’est encore lui qui sera le moteur pour l’avancement de votre œil. Plus vous êtes “dans” le rythme (ce qui veut dire aussi dans la pulsation), mieux vous lisez.

Faites des exercices de polyrythmie :

La polyrythmie est le fait d’avoir deux rythmes différents simultanément. Or c’est le cas la plupart du temps au piano, puisque nous avons deux mains qui ont souvent deux rôles différents. Soyez progressif dans les rythmes et leurs associations. On ne passe pas du rythme “deux croches noire” à la syncope d’un seul coup…

Pour ces exercices on se retrouve devant une partition qui ressemble fort à celles écrites pour la batterie. C’est à dire que nous n’avons plus qu’une ligne par main, car nul besoin de hauteur de note donc de cinq lignes comme sur une portée normale. On travaillera ces rythmes en même temps donc en tapant, sur les genoux ou sur une table, le rythme de la ligne du bas avec la main gauche et celui du haut avec la main droite.

 

Polyrythmie pour les pianistes

Lire toujours du nouveau :

Et pour finir, veillez à renouveler le plus souvent possible vos exercices et morceau déchiffrés. Car dès que vous jouez un peu de mémoire, la lecture ne s’exerce plus. Même s’il est tout à fait intéressant sur le plan pianistique d’avoir un répertoire de morceaux en “déchiffrage amélioré” (que vous pouvez jouer facilement pour votre plaisir avec partition mais que vous ne connaissez pas par cœur), cela n’exerce pas suffisamment l’adaptabilité et les réflexes que doivent acquérir un bon lecteur. Il va donc falloir trouver une méthode adaptée, télécharger à gogo, emprunter à des amis pianistes ou à votre médiathèque (si vous avez la chance d’en avoir une qui prête des partitions) ou acheter régulièrement. Il existe également certaines applications sur Ipad. Tapez « Sight Reading » dans la barre de recherche de l’Appel Store.

Comme méthode de déchiffrage, je conseille la série anglaise Improve your Sight Reading, aux éditions Faber Music. Ne vous inquiétez pas pour la langue, c’est écrit dans un anglais très simple et vous trouverez tous les termes spécifiques à la musique dans ma section sur l’anglais musical. Et de tout façon l’essentiel ce sont les exercices, les petits morceaux et leur progression. Les conseils vraiment importants sont traduits et expliqués dans mon article sur cette excellente méthode de déchiffrage pour le piano.

 

En espérant que vous avez trouvé des réponses à vos difficultés de déchiffrage, je vous invite à partager cet article sur les réseaux sociaux s’il vous a plu. J’ai besoin de vous pour faire connaître ce blog !

Bonne lecture !

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2 commentaires

  1. Y’a des très bons trucs là-dedans!

    C’est sûr que je regarde trop souvent mes doigts au lieu de la partition. Alors, j’ai du travail à faire pour ée déchiffrage! Par contre, avec quelques écoutes, je joue facilement en rythme. Sentir le tempo, ça s’apprend avec l’expériecne, mais je l’ai plus fait au travers de la guitare!

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    1. Et oui, mais là il s’agit bien de devenir capable de jouer quelque chose que l’on n’a pas entendu ! Mais ça vient en s’exerçant comme toute chose. J’étais NULLE en déchiffrage. Vraiment ! ça n’est pas une façon de parler. Et puis ça été de mieux en mieux quand j’ai été obligée d’accompagner d’autres instrumentistes. Comme quoi, jouer avec les autres, c’est toujours un excellent accélérateur d’apprentissage.

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